Par Gary Olius
Soumis à AlterPresse le 12 avril 2018
« La politique c’est l’art de créer des faits, de dominer en se jouant des évènements et des hommes ; l’intérêt est son but et l’intrigue son moyen… Ses vastes inventions sont un prisme qui éblouit ».
Pierre-Augustin Caron Beaumarchais, in ‘La mère coupable’
Les gens qui analysent la politique haïtienne, son système de partis et le jeu chaotique des alliances qui se joue continuellement au parlement sont unanimes à reconnaitre que l’une des caractéristiques déterminantes de ce microcosme politique est l’absence d’idéologie directrice permettant de conditionner les décisions importantes. Oui, idéologie prise au sens de corpus d’idées organisées et consolidées à un point tel qu’il se fait vision et croyance en un projet de société axé sur des lignes de démarcations politiques, sociales et économiques claires et nettes. Cette lecture de la réalité politique, qui ne s’est pas heurtée à aucune objection du sens commun, se base sur un rationale que plus d’un considèrent comme irréfutable. Pourtant, en y regardant de plus près, ne faudrait-il pas la considérer comme la description incomplète ou même superficielle d’une apparence entretenue depuis des décennies pour maintenir une confusion dont seuls les acteurs politiques semblent avoir le secret ?
A force d’évoquer avec conviction cette présumée absence d’idéologie, une grande majorité de gens en vinrent à l’intérioriser et à y croire. Même pour des chefs de partis bien connus, c’est même devenu un lieu commun de dire que le milieu politique haïtien est caractérisé par le vide idéologique. Toutefois, on ne soupçonne pas que ce vide supposé est en soi une idéologie, pour la simple et bonne raison que la nature elle-même a horreur du vide. Ce n’est ni une gymnastique intellectuelle ni un simple jeu de mots, c’est une réalité. Pour se donner un support concret en vue de construire aisément sa propre certitude sur la question, on peut considérer – sous divers angles - les raisons pour lesquelles l’inimitié entre GNB et Attila a réussi à traverser le temps.
En effet, depuis la sortie du rapport de la Commission d’Enquête Administrative (CEA) conduite par l’ancien sénateur Paul Denis, jusqu’à la mise en discussion du rapport de la Commission Sénatoriale Spéciale d’Enquête (CSSE) menée par le sénateur Youri Latortue et récupérée en fanfare par ses collègues Beauplan et Cheramy (Don Kato), en passant par les coups de force de Préval et de Privert, c’est toujours la même histoire d’affrontement sans concession entre ces deux groupes qui mènent le monde politique haïtien, GNB et Attila. Cette inimitié, désormais légendaire, a façonné et conditionné la donne politique dans le pays. Sans conteste, il y a lieu de dire – au moins - qu’une telle coude-à-coude ne saurait perdurer si elle n’était pas l’effet de deux croyances ou velléités rivales dans la gestion du pouvoir en Haïti.
Gouverner ou exercer le pouvoir politique l’un contre l’autre, s’accuser l’un l’autre, s’opposer radicalement jusqu’à se diaboliser l’un l’autre, bref, c’est ce désir irrépressible d’antagonisme et d’exclusivisme né d’une logique ostracisante (makout/lavalas pa ladan l), longtemps entretenu et exacerbé, qui s’est transformé en un mode de gouvernance, une conception de la politique, une conviction et … un idéal politique. Le rapport de la Commission sénatoriale spéciale d’enquête sur la gestion des fonds Petro Caribe est à la fois cause et reflet de cet affrontement qui date de près de plus de quinze (15) années. Ce n’est pas par hasard que le sénateur Lavalassien Evalière Beauplan a publiquement réprimandé son collègue Youri Latortue pour avoir indexé par maladresse, dit-il, des alliés utiles … (à la mouvance d’Attila). Ce dernier avait sans doute ses propres raisons de le faire, mais le représentant du Nord-Ouest au sénat de la République l’avait mis en demeure et lui avait fait croire qu’il devrait se résoudre à mettre une sourdine dans ses ambitions mal contenues – pour avoir été un conseiller privilégié de Michel Martelly - s’il ne souhaitait pas être au moins épinglé comme comparse dans le nouveau rapport relatif à l’enquête qu’il a lui-même initié.
Toute honte bue, l’influent homme politique de l’Artibonite, a vite compris ce qui se joue et ce qu’il risque. Il s’est aligné docile sur la logique d’Attila en s’abandonnant à l’idée que la nouvelle version produite par Beauplan représente une avancée significative par rapport au travail réalisé par la commission qu’il a dirigée. De toute évidence, c’était un désaveu public gênant qui avait l’air d’une autoflagellation politique sous pression. Mais petit à petit, l’ancien conseiller spécial de Martelly s’est rendu compte qu’il n’est pas très bien garé pour s’être engagé dans une bataille qui n’est pas totalement la sienne, vu qu’il a été lui-même un grand bénéficiaire de la lutte GNBiste et de la chute d’Aristide en février 2004.
Du reste, son obsession présidentialiste mal gérée lui tenait obstinément à la gorge et il s’est senti obligé d’occuper en permanence le devant de la scène médiatique. On peut donc comprendre le fait qu’il s’est résolu à trouver un terrain contigu sur lequel il peut marcher en solo et engranger des points qui augmenteront son capital politique. L’essentiel pour lui est de continuer son petit bonhomme de chemin ... avec un autre cheval de bataille, qui n’est plus la très populaire affaire Petro Caribe. En vérité, il le sait, s’il ne bouge pas constamment l’oubli aura raison de lui. Et tel un ‘condamné à se mouvoir’ jusqu’aux prochaines élections présidentielles, notre grand Youri ne trouvait pas mieux que de s’aventurer dans le dossier de la contrebande résultant des échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine. Attendons voir ce qui en ressortira, mais pour ce qui est du dossier Petro Caribe, la bande à Attila a pris la main et s’en est appropriée de la plus belle portion, pour ne pas dire du monopole de visibilité.
La dimension politique qu’a pris le dossier du détournement présumé de fonds est en train de le vider de tout son contenu technique pour le transformer en un simple instrument de lutte politique pouvant servir à paver la voie au retour d’Attila au pouvoir. Avec insistance et sans considération, on parle simplement de vol ou de disparition de 3.8 milliards de dollars américains, comme si absolument rien n’a été fait et que l’on ne retrouve pas la moindre trace des dépenses y relatives. Alors que, pour conserver un tant soit peu la dimension technique de cette affaire, c’aurait été beaucoup mieux d’évaluer rationnellement la valeur des biens achevés et inachevés pour en déduire, par simple soustraction, le montant de la perte sèche enregistrée. Cette approche résolument technique n’étant pas politiquement vendable, les seigneurs du sénat l’ont écarté et ont choisi de mobiliser plus de cinquante-trois (53) comptables vérificateurs à travers la firme ‘Cabinet Noel’ - choisie in petto, par entente directe - pour laquelle ils ont utilisé un important montant provenant du trésor public. Ils en ont constitué un juteux marché qui aurait dû faire l’objet d’une compétition ouverte et avoir l’aval a priori de la Commission Nationale des Marchés Publics (CNMP)… Et, pour faire quoi ? Pour produire un outil dont l’objectif majeur a été l’élimination par Attila de ses potentiels concurrents politiques. En agissant de la sorte, ces beaux messieurs ne se sont pas rendus compte qu’ils ont reproduit en grandeur nature ce qu’ils croyaient pouvoir reprocher à leurs vis-à-vis.
Au nom de la plus grande transparence et de cette éthique à géométrie variable, les ressources publiques utilisées par les sénateurs-commissaires demeurent un secret d’Etat. Ainsi font fond fonds… !. Mais il est fort probable que le montant total utilisé excède les vingt-neuf (29) millions de gourdes mis à la disposition de nos bien-aimés pères conscrits pour les poissons de la semaine sainte. Pour vous en convaincre, sachez que les firmes d’audit de renom exigent en moyenne 10,000.00 US$ (en fonction du nombre d’activités exécutées) pour auditer les dépenses faites à partir d’un projet multilatéral dont l’enveloppe n’atteint pas la barre des 500,000.00 dollars. Pour de telles opérations, on ne mobilise qu’un (1) comptable vérificateur dans la plupart des cas. Ceteris paribus, il ne serait pas très difficile de déterminer le montant utilisé en vue d’obtenir la mobilisation de cinquante (50) vérificateurs, pour ‘auditer’ les activités effectuées à partir d’un projet dont l’enveloppe est de 3.8 milliards de dollars. Par une simple utilisation de la règle de trois, le commun des mortels peut se rendre compte du montant utilisé par les sénateurs-commissaires, pour l’amour de l’éthique publique. Et s’il faut prendre en considération, les déplacements en province de ces hommes politiques, accompagnés de techniciens, pour la vérification in situ des ouvrages sous contrats, on peut se faire une idée de l’ampleur des montants dépensés sans le moindre contrôle. La bonne gouvernance semble être une exigence faite aux autres et non pas à ces sénateurs faisant partie de la bande à Attila.
Au-delà de la bataille politique engagée par les deux groupes rivaux, GNB et Attila, le dossier Petro Caribe doit être savamment étudié et élucidé. L’opinion publique croit dur comme fer qu’il y a eu une gestion désastreuse des fonds et …, selon elle, des présidents, des chefs de gouvernement, des sénateurs, des députés, des ministres et des conseillers se sont enrichis au détriment du pays. Il ne faut pas que les protagonistes, dans leur désir fou de s’éliminer l’un l’autre nous éloignent de l’essentiel : la recherche de la vérité. Il faut dépolitiser le traitement de ce dossier, car si cette bataille sans intention louable continue, c’est la société qui en fera les frais. Les plus violents en profiteront pour infliger des peines extrêmement douloureuses à des innocents, des journalistes indépendants, des défenseurs de droits humains et des analyses qui se seront laissés surprendre par leurs feux dévastateurs. De cet affrontement sans pitié surgiront assurément des dogmatiques radicalisés et des intégristes sans foi ni loi qui se croiront investis du pouvoir de dicter aux citoyen(ne)s un modèle de comportement à adopter quand les hostilités ouvertes gagneront en intensité, surtout lorsqu’on s’approchera des périodes électorales…
Et au moment où leur fanatisme primaire atteindra le degré maximum de nocivité, ils tanceront avec conviction : « ceux qui ne nous supportent pas ouvertement sont contre nous ». Ainsi, toute attitude impartiale deviendra un péché capital, passible de la peine maximale. De Brignol Lindor à Legagneur en passant par Père TiJean et Jacques Roches, c’est cette intolérance chimérique et proverbiale qu’on a vu à l’œuvre dans ses multiples ravages. Déjà, on ne compte plus les victimes pathétiques de cet extrémisme, tellement elles sont devenues nombreuses au cours de ces années de bataille politique entre GNB et Attila. Peut-être qu’on en parlera un peu si la horde impitoyable s’en prend à des journalistes connus, mais le commentateur ou l’analyste lambda passera sans bruit sans compte dans la rubrique ‘butins de guerre’ de ces belligérants sans cœur qui, pour l’heure, sont incapables de voir au-delà de leur idéologie moribonde.
A leurs yeux, il y aura toujours des demi-vérités à cracher et des vérités entières à cacher. Et le plus dangereux dans cette guéguerre est que leurs oreilles ne seront prêtes à écouter que des verbiages partisans ou des propagandes de bas étage, orchestrés pour les besoins d’une cause politique inavouable. Il y aura toujours en sous-mains l’indicible velléité d’un ancien tribun ou d’un ‘prince jouisseur’ déchu qui s’ennuie énormément pour s’être retrouvé trop loin du palais national. Ceux qui s’aventureront à placer un petit mot d’éclaircissement dans cette affaire risqueront de se faire insulter ou d’être menacé de mort. Se taire deviendra une nécessité vitale pour plus d’un. Dans cette grimaçante éventualité, pas mal de choses sérieuses pour la nation haïtienne deviendront des enjeux de pouvoir … pour des hommes et femmes politiques opérant plus dans le noir que dans un hypothétique vide idéologique.
Ce qui se passe au niveau international est déjà de nature à nous mettre la puce à l’oreille. Au Brésil, en Corée du Sud, en Indonésie, en Argentine, en Afrique du Sud ou en d’autres endroits du globe terrestre, l’ultra-politisation de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite bat son plein, avec des résultats que chacun est libre d’apprécier à l’aune de sa propre perception du lien existant entre politique et corruption. Comme de fait, un peu partout à travers le monde, les oppositions politiques semblent s’approprier de ces luttes d’extrême importance. Au-delà de la santé des systèmes politiques en question, des ancrages idéologiques et des situations socioéconomiques nationales, les oppositions trouvent dans la lutte contre la corruption la bouée de sauvetage tant souhaitée pour rester à flot et ne pas sombrer dans l’oubli. Le cas du Brésil est typique à cet égard, surtout au vu des résultats de Lula Da Silva et de son parti dans la réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale, une donnée qui risquait de mettre l’opposition politique de ce pays sur le banc de touche pour plus d’une décennie.
Si la lutte contre la corruption est ce qu’elle est dans les milieux politiques de nos jours, ce n’est pas que les dirigeants d’aujourd’hui soient plus corrompus que ceux d’hier, c’est d’abord parce que les discours et les positionnements idéologiques traditionnels ne font plus recette au sein de l’opinion publique. C’est ensuite parce les réseaux sociaux sont avides de scandales et font circuler les rumeurs (vraies ou fausses) à la vitesse de la lumière. Et c’est enfin parce que les enjeux de croissance économique liés à des modèles particuliers de capitalisme poussent de grands entrepreneurs (ayant des ramifications politiques, comme Felix Bautista) hors de leurs frontières à la conquête de marchés, sans avoir à faire face à de réels compétiteurs. Pour preuve, il suffit de remarquer que tant en Haïti qu’au Brésil ou ailleurs, tous les faits, soupçons ou accusations de corruption ont à voir avec de grandes transactions effectuées entre les dirigeants incriminés et de puissants entrepreneurs étrangers. Ce dénominateur commun à lui-seul peut aider à cerner, via des enquêtes ou investigations expertes, la tendance à la globalisation d’un certain regain d’intérêt pour la lutte contre la corruption, lequel dans bien de pays prend l’allure de hold-up ou de lynchage médiatique et politique.
Néanmoins, ce qui se passe en Haïti a une particularité qu’on ne doit jamais perdre de vue. Et, sans doute, vous la voyez : dans tous les autres pays susmentionnés, les présidents risquent la mise en tôle tandis qu’en Haïti ils ne sont pas inquiétés parce qu’ils sont considérés légalement comme mineurs et, de droit, immunisés même contre les effets de leurs propres excès. Ce statut particulier de Chef exonéré de toute responsabilité financière induit un extraordinaire confort politique aux présidents et à leurs conseillers. Est-ce par pur hasard que ce soient ces encadreurs qui, tout en s’abreuvant abondamment du vin de la corruption, se posent d’abord en ‘whistleblowers’ ou lanceurs d’alerte pour, ensuite, se positionner en farouches combattants anti-corruption aux côtés de groupes organisés de la société ? Il faut y voir un drôle de subterfuge pour se refaire ou même garder un semblant de virginité éthique, tout en pratiquant sans vergogne la prostitution politique ; oui, un stratagème de haute voltige pour repartir à la conquête du pouvoir. Il s’ensuit donc, dans le cas haïtien, un somptueux paradoxe : on pratique la corruption et, en même temps, on en lutte contre - intelligemment …- dans le seul but de rester dans l’espace de gravitation des deniers publics.
Au-delà de l’affrontement, à la mode de chez nous (entre GNB et Attila), il faut s’arrêter un peu sur le fonctionnement et l’efficacité de notre démocratie. D’Aristide à Privert en passant par Preval et Martelly, le vote populaire s’acquiert par l’accusation tonitruante de ceux et celles qui détiennent le pouvoir, mais jamais par adhésion à un programme de développement. Dans ces interminables concerts de dénonciations, on entend et on voit un peu de tout. Les tenants du pouvoir ont la fâcheuse tendance d’inonder le peuple de promesses irréalistes, engendrant toujours de grandes espérances, lequel génère à son tour une somme incalculable de frustrations chez les mandants lorsque survient un deficit substantiel déficit de réalisations (Pippa Norris – 2011- l’appelle ‘Democratic Deficit’). Aussi, la démocratie se vide-t-elle de plus en plus de son contenu utilitaire (results-based democracy) aux yeux du peuple qui n’arrête pas de s’interroger sur l’acte de voter. Ces interrogations persistantes se convertissent en ras-le-bol, quand il voit que les dirigeants ont toujours le temps de se marier, de se bâtir des châteaux, de se faire une insolente santé économique, bref, de se créer un univers d’opulences ; pendant que ces gens-là n‘ont jamais eu assez de temps pour satisfaire les besoins primaires des masses nécessiteuses. Il s’ensuit encore un autre paradoxe haïtien, le peuple vote pour s’enfoncer de plus en plus dans la misère et enrichir ses bourreaux. En cela, la démocratie est en passe de se transformer en un piège suicidaire pour la plèbe qui se voit rouler dans la farine par les corrompus et les voleurs d’antan qui dénoncent les corrompus et voleurs d’hier dans le but de revenir demain au pouvoir pour perpétuer la tribulation d’une population qui se sent déjà condamnée, par les élites politiques et économiques, à vivre dans la crasse.
En relisant le rapport d’enquête administrative de Paul Denis et les rapports produits par Latortue et Beauplan, on ne peut que s’étonner de l’échange de coups bas auxquels se sont livrés les protagonistes politiques. Chaque camp, en ce qui le concerne, travaille à provoquer l’élimination politique de l’autre. Dans ce travail de destruction réciproque, les belligérants n’épargnent personne et n’éprouvent pas la moindre peur de générer des dommages collatéraux dans le corps social haïtien. Le respect des biens d’autrui, de la vie ou même des intérêts supérieurs de la nation est le cadet de leurs soucis. Et, comme si le pays leur appartient à eux seuls, ils s’arrogent le droit de semer le trouble dans le pays quand ils veulent, donnent de la sueur froide aux simples citoyen(ne)s quand cela leur plait et manipulent le petit peuple pour satisfaire leurs ambitions électoralistes. Il faudra un jour que les forces vives de la nation se réveillent pour donner à ces politicards la monnaie de leur pièce, en trouvant les voies et moyens pour obtenir le jugement de tous ceux et de toutes celles qui se sont rendus vraiment coupables d’enrichissement illicite. Et pour cela, il est d’une extrême importance de procéder à une dépolitisation systématique de la bataille contre la corruption en Haïti.
*Economiste, spécialiste en administration publique
Contact :
golius_3000@hotmail.com
Auteur, entre autres, de :
1- Propension à la corruption. Aux racines du mal, Editions C3, avril 2016.
2- Haïti, malade de son système financier et de sa bureaucratie fiscale, Editions C3, novembre 2017