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Haïti : Le Collectif Défenseurs Plus dénonce l’instrumentalisation politique de l’insécurité

P-au-P, 13 avril 2018 [AlterPresse] --- Le Collectif Défenseurs Plus dénonce l’instrumentalisation politique de l’insécurité à travers le pays, notamment dans les quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

L’instrumentalisation de l’extrême pauvreté des gens, vivant dans ces lieux, à des fins politiques, alimenterait le phénomène du banditisme, estime le co-directeur du Collectif Défenseurs Plus, Antonal Mortimé.

Ce dernier intervenait à l’émission TiChèzBa, diffusée les samedi 14 et dimanche 15 avril 2018 sur AlterRadio 106.1 FM et en ligne (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:0à am, 1:00 pm, 5:00 pm).

Les conditions socio-économiques difficiles (manque d’infrastructures et de services sociaux de base), dans lesquelles vit la population haïtienne, dans ces zones, seraient, dit-il, favorables à la criminalité.

Le banditisme est réel dans ces quartiers, où des gens se font souvent violés et rançonnésl. Il y a une absence de l’Etat dans certains de ces lieux, où il n’existe pas de centres de santé, de formation professionnelle et d’écoles nationales.

Si l’Etat n’avait pas failli à sa mission, il aurait pris des dispositions adéquates pour éviter les affrontements entre gangs rivaux, qui font souvent d’innocentes victimes, fait-il remarquer.

Aucune mesure adéquate n’est prise par la justice, la Police nationale d’Haïti (Pnh) et le parlement, en vue de freiner l’impunité dans le pays, critique le co-directeur du Collectif Défenseurs Plus.

Des actes de criminalité, dans certains départements, devraient préoccuper, au plus haut point, les autorités haïtiennes, souligne le Collectif Défenseurs Plus, appelant à de meilleures dispositions administratives pour contrer l’insécurité.

Il encourage un autre mode de fonctionnement de l’Etat, « plus objectif et plus réaliste », pour faire face aux défis actuels.

Il en profite pour critiquer également un dysfonctionnement des institutions étatiques, devant garantir un état de droit dans le pays.

Ces derniers temps, plusieurs cas d’assassinats, de disparition et d’attaques armées ont été enregistrés en Haiti.

Des gangs armés ont semé, dans l’après-midi du dimanche 8 avril 2018, une vive tension à Portail Léogâne et au Bicentenaire (Boulevard Harry Truman), où un employé civil de la Police nationale d’Haïti (Pnh) a été tué par balles.

Une sœur du titulaire du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Saint-Jeanne Cadet, a été assassinée, par deux individus, circulant à moto, dans la soirée du lundi 9 avril 2018, à Saint Louis du Nord (département du Nord-Ouest).

Des individus non identifiés ont ouvert le feu, dans la nuit du lundi 9 avril au mardi 10 avril 2018, vers 2:00 am (6:00 gmt), sur le local du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) à Port-au-Prince.

Cet acte a été perpétré trois jours (vendredi 6 avril 2018) après la dispersion, au siège social du Rnddh, de tracts menaçants contre l’organisme de droits humains, dont son directeur exécutif Pierre Espérance.

Haïti est un pays sécuritaire, même s’il reste beaucoup à faire pour renforcer la Pnh, avait déclaré le président du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn), Jack Guy Lafontant, chef du gouvernement, lors d’une convocation au sénat le jeudi 12 avril 2018 autour de l’insécurité. [emb rc apr 13/04/2018 14:20]