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Haïti-Agriculture : La Vía Campesina appelle les associations paysannes à lutter contre l’impunité

P-au-P, 12 avril 2018 [AlterPresse] --- Le mouvement paysan international, La Vía Campesina appelle les associations paysannes à lutter contre l’impunité et les accords de libre-échange, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

En prélude à la journée internationale des luttes paysannes, le 17 avril 2018, la Vía Campesina appelle les mouvements sociaux à unifier, au niveau mondial, leurs différentes actions de résistance pour la terre et l’eau, contre les traités de libre échange (Tle) et contre la criminalisation des luttes sociales.

Le 17 avril est une date importante de mobilisations internationales, pour la défense des revendications sociales et contre la puissance hégémonique des gouvernements et des entreprises transnationales, lit-on dans la note.

Le 17 avril 1996 a eu lieu le massacre, par l’agrobusiness, de 19 paysans sans terre, dans le sud-est de l’État du Pará au Brésil, rappelle-t-elle.

Cet événement est connu depuis lors sous le nom de massacre d’Eldorado de Carajás.

L’organisation internationale invite, à cet effet, toutes les associations paysannes à poser des actions unitaires décentralisées pour contrecarrer l’agrobusiness, en tant que forme d’exploitation qui donne lieu à l’"extractivisme" et l’accaparement des terres.

Elle dénonce l’invasion du capitalisme sur les territoires des populations.

L’accaparement des terres, le pillage des biens communs, l’exploitation de la force de travail, le contrôle des corps humains ainsi que la misogynie, sont autant de formes de domination, qui résultent du modèle capitalisme, met-en garde La Vía Campesina.

La domination, dont sont victimes les paysannes et paysans, vient des accords complices entre l’État et les transnationales. Les accords de libre-échange (Ale) sont de véritables outils, promus par ces instances, pour vendre les biens communs naturels, critique-elle.

Ces accords, reposant sur des pratiques déloyales, sont également l’expression d’une vague anti-démocratique, qui tente d’imposer les intérêts économiques de quelques-uns au détriment du bien-être du peuple.

La Vía Campesina dénonce aussi la dimension lucrative, qu’accordent ces instances à ces ressources naturelles (terre et eau).

Elle entend s’unir pour défendre la réforme agraire, considérée comme le droit des peuples à la terre, aux territoires, à l’eau et aux semences indigènes.

Les expulsions et les assassinats de paysannes, de paysans et d’indigènes, des personnes de couleur, en raison de leur implication dans la lutte pour la défense de leurs terres et contre l’exploitation de leurs biens communs, se multiplient, souligne Via Campesina.

Créé en 1993, le mouvement paysan international Vía Campesina regroupe actuellement 182 organisations dans 81 pays à travers l’Europe, l’Asie, l’Amérique Latine, l’Amérique du Nord et l’Afrique. [fb emb apr 12/04/2018 14:00]