P-au-P, 10 avril 2018 [AlterPresse] --- L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) [1] déplore un ralentissement dans le fonctionnement du parlement haïtien notamment au Sénat, dans un communiqué en date du 9 avril 2018, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Ce ralentissement « risque de compromettre les résultats visés dans l’agenda législatif et de donner à la population une image peu reluisante de cette institution centrale du système démocratique », met-il en garde.
Il invite les parlementaires de tous blocs et tendances confondus à mettre les intérêts supérieurs de la Nation en avant pour faire mieux fonctionner les assemblées et les commissions.
Sur un total de onze séances de la chambre des députés, suivies au cours du mois de mars 2018, deux ont été avortées, faute de quorum, indique-t-il.
La Chambre haute a été paralysée depuis plus d’un mois après le transfert, le 1er février 2018, du rapport d’enquête de la commission sénatoriale spéciale chargée d’approfondir l’investigation sur la dilapidation des fonds PetroCaribe à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca).
Une résolution, adoptée à la suite d’une retraite parlementaire organisée les lundi 12 et mercredi 14 mars 2018, a demandé aux sénateurs de respecter strictement les jours et les heures des séances.
L’Ocid exhorte les parlementaires à rentabiliser les lourds investissements consentis par le trésor public pour le parlement.
Il encourage les parlementaires ainsi que les acteurs de la société civile à coopérer avec intelligence pour accroître la transparence et l’efficacité du parlement et améliorer son image auprès de la population.
L’institution parlementaire doit jouer son rôle de pivot du régime démocratique institué par la Constitution du pays, souhaite-t-il.
L’Observatoire souligne une méconnaissance des attributions et actions du parlement par une large frange de la population.
Cette situation « engendre, entre autres conséquences, des attentes inappropriées de la part des mandants vis-à-vis des élus, des pratiques parlementaires qui entravent l’indépendance de l’institution et une image souvent négative du parlement ».
L’Ocid estime nécessaire, d’une part, de faire mieux connaître aux mandants les travaux réalisés tant par les assemblées des deux chambres que par les commissions permanentes, et d’autre part, d’encourager une collaboration plus active entre les élus et la société civile. [emb gp apr 10/04/2018 11 :20]
[1] L’Ocid est un consortium de la société civile formé de l’Initiative de la société civile, du Centre Œcuménique de droits humains et de Jurimedia.