P-au-P, 5 avril 2018 [AlterPresse] --- La Commission interaméricaine des droits de l’homme (Cidh) exige « une enquête exhaustive » sur les faits présumés ayant donné lieu à la disparition en Haïti du photographe-journaliste Vladjimir Legagneur, dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Le bureau du rapporteur spécial pour la liberté d’expression de la Cidh exprime son extrême inquiétude concernant cette disparition.
Il exhorte instamment les autorités haïtiennes à adopter les mesures nécessaires afin de localiser le photojournaliste disparu depuis le 14 mars 2018 dans « l’une des zones les plus dangereuses » de la capitale, Port-au-Prince.
L’État a l’obligation de mener l’enquête avec diligence et d’épuiser tous les axes logiques de recherche liés à l’exercice de l’activité journalistique, rappelle-t-il.
Il estime qu’une enquête qui n’examine pas les aspects liés à la situation de la région et à l’activité professionnelle du journaliste aura moins de chances d’aboutir à des résultats.
En ce sens, il encourage à créer des organismes et des protocoles spéciaux d’enquête.
« L’assassinat, le séquestre, l’intimidation, les menaces proférées contre les communicateurs sociaux ainsi que la destruction matérielle des moyens de communication, constituent des violations des droits fondamentaux de la personne », stipule la déclaration de principe sur la liberté d’expression de la Cidh.
Ces violations « limitent gravement l’exercice du droit à la liberté d’expression. Les États ne doivent pas seulement prévenir et, le cas échéant, mener des enquêtes sur de tels faits, mais aussi punir leurs auteurs et veiller à ce que les victimes reçoivent une réparation adéquate », poursuit-elle.
Créé par la Cidh, le Bureau du rapporteur spécial pour la liberté d’expression promeut la défense du droit à la liberté de pensée et d’expression dans le Continent américain, en tenant compte de son rôle fondamental dans le renforcement et le développement du système démocratique.
¨Des ossements, considérés comme ceux de Legagneur seront bientôt transférés à l’étranger pour des analyses approfondies¨, avait indiqué, le mardi 3 avril 2018, le porte-parole de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Le photojournaliste de 30 ans avait quitté son domicile pour réaliser un reportage sur les conditions de vie dans le quartier de Grand Ravine, à Martissant, d’où il n’est jamais revenu.
Journaliste indépendant depuis 2017, Legagneur a précédemment travaillé pour le journal Le Matin, l’agence de presse en ligne Loop Haïti ainsi que pour d’autres médias et des organisations non gouvernementales dans son pays. [emb vs apr 05/04/2018 12 :35]