P-au-P, 04 avril 2018 [AlterPresse] --- A l´occasion du 3 avril 2018, qui ramenait la journée nationale du Mouvement des femmes haïtiennes, la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) réaffirme sa détermination à poursuivre la lutte en faveur de la transformation des conditions d´existence des femmes à tous les niveaux de la société.
La Sofa invite les forces progressistes, et les femmes en particulier, à continuer à réfléchir sur la nature de l´Etat et le mode d´administration devant accompagner ce dernier, de sorte à faire des propositions susceptibles d´influencer les décisions dans le sens de leurs revendications.
A l´instar des féministes de la Ligue féminine d´action sociale, qui avaient investi l´Assemblée constituante aux Gonaïves, afin d´exiger le droit de vote pour les femmes vers les années 1950, le 3 avril 1996, les féministes avaient investi le Parlement en vue de forcer les parlementaires de la 46e législature à ratifier la Convention Belèm Do Para.
Il s´agissait, selon la Sofa, de permettre à l´Etat de se donner des instruments légaux pour éradiquer les violences à l´encontre des femmes, sanctionner leurs auteurs et garantir le respect des droits des femmes, de sorte que celles-ci aient accès aux espaces de décision.
La Sofa déplore combien, 22 ans après ce sursaut des féministes, le système patriarcal continue de tolérer les violeurs, récompenser les batteurs de femmes et les hommes qui ne s´acquittent pas de leurs obligations envers leurs enfants.
Ces individus sont légion dans les espaces de pouvoir, indique la SOFA, estimant que ceci constitue un danger pour les femmes qui sont dans les espaces publics et politiques, et une entrave à leur épanouissement.
Le constat de la Sofa se poursuit, comme suit :
Le Plan Egalité piétine. Il en est de même pour la loi sur les violences. L´idée de la loi sur l´égalité Femmes/Hommes n´est jamais passée à une autre étape. En outre, un ensemble d´autres lois spécifiques sur les femmes moisissent dans les tiroirs du Palais national, qui ne les a jamais publiées dans le Moniteur, rappelle la Sofa.
L´histoire montre que c´est dans la capacité des femmes de réfléchir et de définir leur plan de lutte que le mouvement féministe arrive toujours à conquérir certains droits dans le sens des intérêts des femmes, conclut la Sofa dans cette note signee de sa coordonnatrice générale, Sabine Lamour. [vs apr 04/04/2018]