P-au-P, 03 avril 2018 [AlterPresse] --- Le Collectif Défenseurs Plus dénonce une multiplication d’actes de violences sexuelles, contre les femmes et les filles, notamment dans le département de la Grande-Anse (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), à l’occasion de la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes, ce mardi 3 avril 2018.
La Grande Anse se trouve dans une impasse, les cas de violences sexuelles (inceste, viol collectif etc.) se multiplient, signale-t-il, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Les cas de viol sur des femmes et filles, beaucoup plus vulnérables dans les villes de province, sont très flagrants.
80% des cas de violences sexuelles répertoriés dans la Grand’Anse, par l’Initiative départementale contre la traite et le trafic des enfants (Idette), sont rapportés par des membres de la population, précise le Collectif Défenseurs Plus.
Un décompte de Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) avait aussi fait état de 782 femmes et filles victimes de viols dans l’Ouest et la Grande Anse, pour la période allant de janvier 2016 à octobre 2017.
Le Collectif Défenseurs Plus attire l’attention sur les violences, qui continuent d’être perpétrées, dit-il, à l’égard des femmes et des filles dans la société haïtienne.
Les femmes et les filles, qui ont subi des violences sexuelles, souffrent également de divers problèmes de santé. Leur capacité à participer à la vie publique s’en trouve diminuée.
Les familles et les communautés se trouvent affectées, à travers des générations, par ces violences sexuelles, qui tendent à renforcer d’autres formes de violence répandues dans la société.
Problématique structurelle et multidimensionnelle, la violence sexuelle, qui peut affecter physiquement, psychologique et socialement les personnes, constitue une entrave à la liberté individuelle, souligne le Collectif Défenseurs Plus.
L’organisation de droits humains appelle les communautés dans la Grande Anse, et les autres départements géographiquesl, à prêter main forte pour éliminer ce phénomène dans la société haïtienne.
Le Collectif Défenseurs Plus interpelle tous les secteurs « à se responsabiliser, de manière à apporter des réponses concrètes et durables aux multiples besoins des femmes ».
Il demande aux autorités d’être beaucoup plus vigilantes et d’accorder assistance psychologique et financière aux filles et femmes victimes de violence sexuelle.
Il faut agir de manière à garantir les droits des femmes et mettre à disposition des ressources humaines, capables de les aider dans leurs démarches juridiques, recommande le Collectif Défenseurs Plus.
Tout en réclamant justice pour les femmes, qui ont subi des violences sexuelles, il encourage les femmes à dénoncer les auteurs de ces actes de violence sexuelle.
Les autorités doivent, de leur côté, mettre l’action publique en branle contre les auteurs, les co-auteurs et les complices de ces actes à l’endroit des femmes et des filles.
La violence faite aux femmes constitue une violation des droits de la personne, contraire aux prescrits de la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre la femme, ratifiée par la république d’Haïti le 7 avril 1997, rappelle le Collectif Défenseurs Plus. [emb rc apr 03/04/2018 12:45]