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Haïti-Politique : Des organisations et personnalités critiquent les subventions allouées aux parlementaires pendant la fête de Pâques

P-au-P, 29 mars 2018 [AlterPresse] --- Des organisations et personnalités dénoncent les subventions allouées aux parlementaires pendant la période pascale, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse, ce jeudi 29 mars 2018.

¨Les parlementaires ne doivent pas gérer des fonds, en particulier de l’argent liquide, des fonds pour lesquels ils n’auront pas de compte à rendre¨, souligne le coordonnateur de l’Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir), Jean Clarens Renois.

« C’est intolérable, inacceptable et même scandaleux » d’allouer des fonds aux parlementaires qui ne remplissent pas leur mission de faire des lois et de contrôler le pouvoir exécutif, fustige Renois.

C’est inacceptable, parce qu’avec de telles sommes, les élus ont déjà un avantage par rapport à leurs potentiels concurrents ; ils commencent déjà une campagne électorale avec l’argent de l’État, fait-il remarquer.

Cette pratique d’octroi de fonds à des parlementaires est assimilable à de la corruption, avance Clarens Renois, appelant, de préférence, à canaliser les projets ainsi que ces sommes (d´argent) vers les représentants des collectivités territoriales.

Le budget élaboré au profit des parlementaires montre que l’État haïtien est contre les intérêts des masses populaires, soutient Smith Maximé, membre de la coordination du Mouvement démocratique populaire (Modep).

Cet Etat s’inscrit dans la continuité historique du modèle duvaliériste, avance-t-il.
Ces frais étaient prévus dans le budget du parlement pour les fêtes patronales, la période pascale et l’ouverture des classes, rappelle l’ancien président et actuel questeur de la chambre des députés, Cholzer Chancy.

Les parlementaires auront à remettre un rapport de leurs dépenses au service de la trésorerie, tente-t-il de rassurer.

L’économiste Eddy Labossière estime que le vrai problème est le fait d’avoir accordé trop de pouvoirs aux parlementaires lors de la rédaction de la Constitution de 1987.
« Nous avons fait le mauvais choix », déplore-t-il.

Il reproche aux parlementaires de ne pas voter de véritables lois favorisant le développement économique, tout en dénonçant la forte rémunération de ces élus.
Il faut un fonds d’investissement pour offrir des crédits à tout le monde afin d’arriver au développement économique souhaité, recommande Labossière.

Les sénateurs auraient reçu pendant la période pascale un montant d’un million de gourdes, soit 15 mille dollars américains et les députés, 500 mille gourdes. [la emb gp apr 29/03/2018 14 : 50]