P-au-P, 09 avril 2018 [AlterPresse] --- Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugies (Garr) souhaite des éclaircissements sur les violences contre les ressortissantes haïtiens à Pedernales en République Dominicaine, suite à la mort d’un couple dominicain dans la zone.
Il invite les autorités haïtiennes à prendre leurs responsabilités et à s’entendre avec leurs homologues dominicains pour clarifier ce qui s’est passé à Pedernales et sanctionner les coupables, dans une note en date du 26 mars 2018.
Les autorités dominicaines ont la responsabilité de la sécurité de tout être humain qui vit sur son territoire, qu’il soit ou non en situation régulière, rappelle-t-il.
¨En ce sens, elles ne peuvent laisser à des groupes d’intérêts politiques ou autres de prendre leur place en développant, à travers différents médias, un discours haineux contre toute une population et en organisant leur propre justice contre cette communauté¨, estime le Garr.
Le Garr souligne l’urgence de lutter contre l’impunité et les discours haineux pour faire cesser les crimes et les actes de vengeance populaire.
Lors des représailles contre les ressortissants haïtiens depuis le 13 mars 2018, Will Vital, l’antenne du Consulat haïtien à Pedernales. a eu la vie sauve grâce au renfort de militaires dominicains qui ont dû l’escorter vers la frontière haïtienne, rapporte le Garr.
Jusqu’à présent, la situation demeure tendue dans cette province.
Tout en condamnant la mort du couple dominicain, le Garr exhorte les autorités des deux pays à accorder une attention soutenue à d’autres paramètres qui contribuent à détériorer les relations entre Haïtiens et Dominicains.
¨Pour éviter la répétition de tels faits, les autorités haïtiennes et dominicaines doivent agir pour rendre justice à qui elle est due et pour créer des canaux de gestion de conflits, notamment en matière de travail.¨, précise le Garr.
Cette action éviterait que ces conflits dégénèrent en violence, ajoute le Garr, exhortant les autorités haïtiennes à demander à celles de la République Dominicaine des comptes en ce qui concerne les assassinats de plusieurs haïtiens, survenus depuis le début de l’année 2018 dans des circonstances troublantes.
Deux (2) de ces cas ont eu lieu suite à des altercations entre des travailleurs migrants et des patrons dominicains pour refus de versement de salaires convenus pour un travail donné.
Deux frères, originaires de Lascahobas (Plateau central), Jean Edmond Dorélus, 20 ans, et Jean Louis Dorélus, 22 ans, ont été assassinés dans une plantation à Las Matas de Farfán suite à une altercation avec leur patron dominicain, le 20 janvier 2018.
Le 2 février 2018, deux (2) frères haïtiens identifiés sous les noms de Sonel et Raoul Oslin, respectivement âgés de 23 et 29 ans, ont été tués à l’arme blanche par des civils dominicains à San Juan, une province du Sud de la République Dominicaine. [la emb vs apr 09/04/2018 12 : 15]