P-au-P, 26 mars 2018 [AlterPresse] --- Le Collectif Défenseurs Plus exprime sa préoccupation après l’annulation du jugement pris contre l’homme d’affaire Clifford H. Brandt, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
La Cour de cassation a annulé, pour vice de procédure, le jugement rendu par le Juge Joseph Jeudilien Fanfan, le 13 septembre 2016 à l’encontre de Clifford Brandt, condamné à 18 ans de travaux forcés, Carlo Bendel Saint-Fort (peine de 18 ans) et Ricot Pierre-Val (peine de 19 ans).
Cette décision fait suite au recours en cassation des avocats des 3 condamnés. Ces derniers étaient accusés d’enlèvement et de séquestration contre rançon, le 16 octobre 2012, des enfants d’un homme d’affaires haïtien : Nicolas (24 ans) et Coralie (23 ans) Moscoso.
Selon les juges de la Cour de cassation, certaines dispositions de l’article 251 du Code d’instruction criminelle n’ont pas été respectées lors du procès de Brandt et consorts.
Cet arrêt peut porter les gens à ne pas avoir confiance dans le système judiciaire du pays, parce qu’il met en évidence une politique de deux poids, deux mesures, estime Antonal Mortimé du Collectif Défenseurs Plus.
Il invite le tribunal de première instance des Gonaïves à prendre des dispositions nécessaires pour éviter des erreurs de procédure en respectant la loi et les normes.
Il se réjouit du fait que les juges de la cour de cassation ont décidé de maintenir les condamnés en prison jusqu’au jugement de Brandt et ses acolytes, qui devrait se dérouler aux Gonaïves (Nord).
Il appelle à la mobilisation populaire pour empêcher la justice de prendre ce dossier à la légère.
Le Collectif Défenseurs Plus met en garde contre une tentative de réduire la sentence de Brandt.
Il rappelle que l’enlèvement et séquestration de personnes contre rançon constitue un crime pour la société, qui a des conséquences psychologiques, économiques, sociales sur la vie des gens qui en sont victimes.
Le verdict contre Brandt et consorts a été prononcé par le juge à l’audience publique et criminelle sans assistance de jury, Joseph Jeudilien Fanfan, en présence de Me. Claude Jean, substitut du commissaire du gouvernement près le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince, le 13 septembre 2016. [bd emb gp apr 26/03/2018 16 :50]