P-au-P, 19 mars 2018 [AlterPresse] --- Des organisations féministes manifestent leur volonté de participer aux séances de travail sur le processus d’amendement de la Constitution.
Elles requièrent de la commission spéciale de la chambre des députés, chargée du dossier un statut d’observatrices dans les séances sur l’amendement de la Constitution.
La coordonnatrice du collectif haïtien pour la participation politique des femmes (Fanm Yo La), Natacha Clergé annonce à AlterPresse que des démarches sont en cours en ce sens.
Plus d’une vingtaine organisations féministes dont Fanm Yo La, l’Alliance des femmes pour une nouvelle Haïti (Afnha), le Réseau des femmes candidates pour gagner et « Kri fanm Ayiti » (Krifa), entre autres, ont souhaité la prise en compte des revendications des femmes dans le projet d’amendement de la Constitution.
Elles ont remis, le vendredi 16 mars 2018, un document à la commission présidée par le député de Pétion-ville, Jerry Tardieu, dans lequel plusieurs propositions ont été formulées en vue d’une meilleure prise en considération des préoccupations des femmes, indique Clergé.
Elles réclament une féminisation du langage dans le projet d’amendement de la Constitution et la consolidation du principe de quota de trente pour cent (30%) de femmes dans les postes de décisions.
Elles recommandent aussi de mettre en place des dispositions pour faciliter aux femmes enceintes et aux enfants l’accès à la santé et combattre le chômage des femmes.
La commission a promis de faire suite à nos propositions, se réjouit Clergé.
Les propositions formulées par les organisations féministes sont le résultat de plusieurs séances de travail avec des femmes qui ont un grand passé dans la lutte pour le respect des droits des femmes en Haïti, comme la sociologue Daniel Magloire, et l’ancienne ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, fait-elle savoir.
Créée en mars 2017, la commission spéciale de la chambre des députés, dotée d’un mandat de deux ans, poursuit des consultations avec différents secteurs de la vie nationale, en vue de l’amendement de la Constitution haïtienne.
Plusieurs rencontres ont eu lieu entre la commission, plusieurs anciens premiers ministres haïtiens et secteurs de la société civile autour de cet amendement.
Un amendement de la Constitution haïtienne a été effectué, en 2011, sur fond de controverses, à la fin du mandat du président René Préval.
La constitution amendée a été promulguée, par la suite, sous la présidence de Michel Joseph Martelly (2011-2016). [la emb gp apr 19/03/2018 16 :10]