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Haïti-Genre : Vers la structuration d’une plateforme civile pour la participation politique des femmes

P-au-P, 28 févr. 2018 [AlterPresse] --- Un atelier de travail a eu lieu, les mardi 27 et mercredi 28 février 2018, à Port-au-Prince, en vue de boucler le processus de la mise en place et la structuration d’une plateforme civile pour la participation politique des femmes.

Cet atelier, auquel a assisté l’agence en ligne AlterPresse, a réuni les organisations de femmes et féministes de dix départements géographiques d’Haïti.

Son objectif est d’encourager la mise en place d’un climat qui favorise la participation politique des femmes dans tous les espaces de décision, selon les organisatrices.

La stratégie adoptée consiste à mettre ensemble tous les acteurs et toutes les actrices travaillant sur les thématiques liées à la violence sur les femmes et leur participation politique, indique la responsable du projet Réduction de la violence faite aux femmes en contexte électoral pour Onu Femmes, Kenise Phanord.

Pour la ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, Eunide Innocent, qui prenait part à cet atelier, la participation politique des femmes rencontre beaucoup de barrières, notamment au niveau du financement des campagnes électorales.

Lors de campagnes électorales, les femmes politiques sont également indexées, battues, dénigrées ainsi que leurs sympathisants, signale-t-elle.

Elle souhaite qu’il y ait beaucoup plus de femmes dans les espaces de décision, notamment le parlement, pour pouvoir influencer les décisions du gouvernement.

Cette plateforme aura à travailler sur toutes les formes de violence que subissent les femmes dans les espaces politiques, particulièrement en période électorale, souligne, pour sa part, la responsable de communication au sein d’Onu Femmes, Jérucha Vastie Michel.

La plateforme civile pour la participation politique des femmes entend également renforcer leur leadership au sein des partis politiques.

Des activités de plaidoyer et de sensibilisation seront menées au niveau des dix départements du pays ainsi que des consultations auprès du Conseil électoral provisoire (Cep), la société civile, la Police nationale d’Haïti (Pnh), les partis politiques et d’autres instances concernées dans la réalisation des élections.

Ceci permettrait de réduire les violences générales et spécifiques dont sont victimes les femmes, freinant, du coup, leur participation politique.

Elle encourage chacune et chacun à lutter pour qu’il y ait, à l’avenir, plus de 40% de femmes élues lors d’élections en général.

Yvette Paul, conseillère du mouvement des femmes au sein de l’Organisation du peuple en lutte (Opl) appelle les femmes à se former en vue d’être en mesure d’occuper des postes décisionnels et participer pleinement au développement du pays.

Tout en dénonçant les stéréotypes qui empêchent les femmes d’occuper les postes décisionnels, elle exhorte la population à voter davantage pour les femmes.

La coordonnatrice de l’organisation « Kri fanm ayiti » (Krifa), Guerline Résidor, ancienne candidate à la mairie de Carrefour (sud), déplore le manque de financement des candidates et d’accompagnement des organisations de femmes.

Les partis politiques sont également appelés à encourager les femmes à postuler pour des postes électifs.

Suite aux dernières élections de 2016, seulement quatre femmes, dont trois à la chambre des députés, siègent au parlement haïtien. [bd emb gp apr 28/02/2018 15 :50]