P-au-P, 28 févr. 2018 [AlterPresse] --- Le Ministère haïtien des affaires étrangères rappelle en consultation son ambassadeur auprès de l’Organisation des Nations Unis (Onu), Denis Régis, indique une note de presse en date du 26 février 2018, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette décision fait suite à la position exprimée par la cheffe de la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (MInujusth), l’américaine Susan D. Page sur le dossier de corruption relatif à la dilapidation des fonds Petro-Caribe en Haiti.
Dans un communiqué, la Minujusth avait salué la nomination de juges d’instruction, afin d’assurer le suivi de cette affaire.
Plusieurs hauts fonctionnaires de l’Etat sont soupçonnés d’implication dans la dilapidation de plusieurs milliards de dollars des fonds PetroCaribe.
Le gouvernement n’avait pas tardé à réagir en condamnant, dans une note officielle, le communiqué en question, qui, dit-il, « porte atteinte encore une fois à l’image du pays ».
Selon lui, la Minujusth outrepasse son mandat à travers cette déclaration qui traduit une « attitude partisane nuisible à la stabilité politique et institutionnelle ».
Des juges ont été chargés d’instruire les plaintes concernant le dossier PetroCaribe, déposées par des particuliers devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince,les 29 janvier et 20 février 2018 respectivement, rappelait le communiqué de la Minujusth.
Les actions des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l’impunité démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice, avait déclaré la Représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies (Rssg), Susan D. Page.
Haïti est classée comme le pays le plus corrompu dans la région des Caraïbes, sur 180 pays répertoriés dans le rapport sur la perception de la corruption de Transparency International.
La Minujusth a pour mandat d’accompagner le gouvernement haïtien dans le renforcement des institutions d’état de droit, de continuation du développement des capacités de la police nationale et des services correctionnels haïtiens, de suivi de la situation en matière de droits humains, d’en rendre compte et de l’analyser. [emb gp apr 28/02/2018 11 : 50]