Par Fleurival Ladenson
P-au-P., 28 févr. 05, [AlterPresse] --- Les organismes de défense des droits humains ont dressé un bilan négatif de la gestion du régime de transition du pays, un an après la chute de Jean Bertrand Aristide du pouvoir le 29 février 2004.
Au cours d’une interview accordée à AlterPresse, le coordonnateur général de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), Joseph Maxime Rony, a exprimé son inquiétude à propos de la montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité.
« Le coût des produits alimentaires a connu une nette augmentation, depuis l’arrivée de ce gouvernement à la tête du pays, et les prix sont de plus en plus inabordables, ce qui rend la vie plus pénible pour les déshérités », a déclaré Maxime Rony. « Aucune politique d’allègement des conditions sociales des démunis n’a été instaurée », a-t-il ajouté.
A propos de l’insécurité qui sévit à Port-au-Prince, Maxime Rony a souligné « une violence aveugle dans des quartiers populaires de la capitale ». Les forces de l’ordre « se révèlent incapables de voler au secours de la population », s’est-il indigné.
Il a dénoncé des cas de corruption et de malversations dans les administrations publiques, et a enjoint les dirigeants à donner suite aux différentes enquêtes y relatives.
Toutefois, Maxime Rony a reconnu toutefois des points positifs de la première année de gestion du gouvernement de transition. Selon lui, les cas de « banditisme d’Etat » sont bannis.
Vigilance
Les organisations de défense des droits humains appellent la population haïtienne à la vigilance et à l’action citoyenne, afin de contraindre le gouvernement à œuvrer pour redresser le pays.
Maxime Rony a estimé que les autorités en place procèdent par tâtonnement et n’ont défini « aucune ligne politique » pour gérer le pays. Cette attitude peut s’expliquer par des raisons diverses, notamment, selon Rony, un manque de pression sur le gouvernement de la part des secteurs sociaux.
Rony a appelé les organisations étudiantes, les syndicats d’enseignants et toutes les forces vives de la nation à « prendre conscience de l’état dans lequel se trouve le pays », et à « se mobiliser pour sortir Haïti du marasme ». Si nous n’agissons pas, « la catstrophe n’est pas loin », a prévenu le coordonnateur de (POHDH). [fl gp apr 28/02/2005 15:30]