P-au-P, 27 févr. 2018 [AlterPresse] --- La Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth) salue la nomination de juges d’instruction, afin d’assurer le suivi du dossier de corruption, relatif à la dilapidation des fonds Petro-Caribe, dans un communiqué consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Des juges ont été chargés d’instruire les plaintes concernant le dossier Petro-Caribe, déposées par des particuliers devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince,les 29 janvier et 20 février 2018 respectivement, rappelle-t-elle.
Les actions des citoyens haïtiens et de la société civile engagés dans la lutte contre la corruption et l’impunité démontrent que la population défend l’obligation de rendre des comptes ainsi que la justice, déclare la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies (Rssg) et cheffe de Minujusth, Susan D. Page.
Plusieurs hauts fonctionnaires de l’Etat sont soupçonnés d’implication dans la dilapidation de plusieurs milliards de dollars des fonds Petro-Caribe.
Haïti est classée comme le pays le plus corrompu dans la région des Caraïbes sur 180 pays, répertoriés dans le rapport sur la perception de la corruption de Transparency International.
Par ailleurs, la Minujusth appelle les autorités à faire de même pour le dossier de Lilavois et Gran Ravin, en procédant sans plus tarder à l’assignation de juges d’instruction dans ces deux affaires, comme le prévoit la loi.
Des opérations policières, menées à Lilavois (périphérie nord de Port-au-Prince), le 12 octobre 2017, ont fait au moins un mort, alors qu’à Gran Ravin (périphérie sud-est de la capitale), huit civils auraient été sommairement exécutés, le 13 novembre 2017..
Deux officiers de la Pnh ont été également tués, lors d’affrontements armés, le 13 novembre 2017, à Gran Ravin.
La Minujusth déplore le fait qu’aucun juge d’instruction n’ait été chargé d’examiner les allégations de violations des droits humains commises par des unités de la Police nationale haïtienne (Pnh).
La Minujusth a pour mandat d’accompagner le gouvernement haïtien dans le renforcement des institutions d’état de droit, de continuation du développement des capacités de la police nationale et des services correctionnels haïtiens, de suivi de la situation en matière de droits humains, d’en rendre compte et de l’analyser. [emb gp apr 27/02/2018 10 :00]