P-au-P, 26 févr. 2018 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) critique les mauvaises conditions dans lesquelles les autorités dominicaines procèdent au rapatriement des mineurs non accompagnés en Haïti.
Lors d’un atelier, organisé le vendredi 23 février 2018 à Lascahobas, dans le département du Plateau central, et auquel a pris part une journaliste d’AlterPresse, la plateforme Garr a plaidé en faveur d’un rapatriement dans la dignité des mineurs non accompagnés.
Lors des rapatriements, il existe différentes violations liées à la séparation des familles principalement au niveau des différents points frontaliers, constate la responsable de communication et de plaidoyer au sein du Garr, Géralda Sainville.
Les mineurs non accompagnés subissent les même mauvais traitements que les adultes rapatriés, alerte-t-elle à l’attention des autorités de l’ile.
Les mineurs rapatriés de la République Dominicaine sont exposés à toutes sortes d’abus comme les viols et la traite, rapporte l’officier de projet de Garr, Gervely Ténéus.
Ces mineurs âgés entre 11 et 17 ans viennent, en majeure partie, du département du Plateau central, de l’Ouest, du Nord et de l’Artibonite (Nord).
La plupart d’entre eux ont émigrés en passant part des champs de canne sans documents d’identité. D’autres ont été confiés par leurs parents à des passeurs, les exposant à des abus, des discriminations et du racisme, fait savoir Ténéus.
Au moment de leur rapatriement, ces mineurs sont détenus dans des conditions inhumaines dans des centres de détention où ils passent plus de 24 heures sans nourriture et aucun service hygiénique, fustige-t-il.
1, 795 mineurs non accompagnés ont été rapatriés pour l’année 2017 dans les différents points frontaliers des dix départements géographiques d’Haïti.
28 mineurs, dont 24 garçons et 4 filles, ont été enregistrés pour le mois de janvier 2018.
Le coordonnateur départemental de l’Institut du bien-être social et de recherches (Ibesr), Wilna Cadet, plaide en faveur d’une synergie entre les différents acteurs qui évoluent dans la protection de l’enfance, en vue d’une meilleure prise en compte des intérêts supérieurs des enfants.
Il appelle toutes les institutions concernées à collaborer pour garantir la protection des enfants haïtiens.
L’atelier du 2 février 2018 a réuni des dizaines de représentantes et représentants d’institutions travaillant dans le domaine de la migration ainsi que des autorités locales. Il s’est déroulé autour du thème : « Les acteurs de protection face aux conséquences des rapatriements à la frontière ».
Parmi les sujets abordés, figurent : « migration et rapatriement : regard analytique sur la migration haitiano-dominicaine », « rapatriement et violation des droits humains », « situations des enfants non accompagnés sur la frontière, difficultés rencontrées et rôles des acteurs ». [bd emb gp apr 26 /02/2018 13:20]