P-au-P, 19 févr. 2018 [AlterPresse] --- Les responsables de l’Organisation non gouvernementale (Ong) internationale Oxfam en Haïti doivent répondre, ce lundi 19 février 2018, une convocation gouvernementale autour de l’affaire d’exploitation sexuelle, impliquant l’organisation à Port-au-Prince, après le tremblement de terre du mardi 12 janvier 2010, apprend AlterPresse de source officieuse.
« Nous rencontrons le gouvernement de Haïti afin de présenter nos excuses pour nos erreurs et de déterminer ensemble ce que nous pouvons faire d’autre, notamment pour les femmes affectées par ces événements », fait savoir Oxfam.
Une convocation, la semaine dernière, au Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), reportée en raison de l’absence du ministre Aviol Fleurant, a été remise à ce lundi 19 février 2018, a pu confirmer AlterPresse.
Des prostituées avaient été engagées, par des employés d’Oxfam, pour participer à des moments de débauche, dans des logements et des hôtels payés avec l’argent de l’Ong, selon une enquête interne, menée sur le dossier et rendue publique partiellement ce lundi 19 février 2018 à Londres, siège central de l’Ong.
Dans les éléments rendus publics, l’ancien directeur d’Oxfam en Haïti, le Belge Roland van Hauwermeiren, 68 ans, a reconnu qu’il avait eu des rapports tarifés, avec de jeunes prostituées, dans des locaux financés par l’organisation, rapporte la presse internationale.
Avec deux autres responsables de l’organisation, Van Hauwermeiren, avait dû démissionner.
La semaine dernière, Van Hauwermeiren avait pourtant affirmé, par lettre aux médias belges, qu’il n’avait pas organisé d’orgies avec de jeunes prostituées et qu’il n’était « jamais entré dans un bordel » en Haïti. Il avait seulement reconnu avoir eu des rapports sexuels non monnayés avec une « femme honorable et mature ».
Suite à l’enquête, 4 employés d’Oxfam ont été révoqués et 3 autres, dont Roland van Hauwermeiren, ont démissionné avant la fin de l’enquête, selon les précisions fournies par l’organisation.
« Nous partageons l’horreur, que vous inspirent ces comportements inacceptables de quelques hommes privilégiés, qui, alors qu’ils avaient la possibilité de travailler au service d’Oxfam, abusaient des personnes qu’ils étaient censés protéger », peut-on lire sur le site d’Oxfam.
« C’est une grave atteinte aux valeurs, que défend Oxfam, et à l’exemplarité que l’organisation attend de son personnel », déclare la directrice générale d’Oxfam International, l’ingénieure aéronautique Winnie Byanyima (née le 13 janvier 1959 en Ouganda).
Créée en Angleterre en 1942, Oxfam, confédération composée de vingt organisations indépendantes de même sensibilité, emploie 10,000 personnes dans 90 pays. [gp apr 19/02/2018 08:35]