P-au-P, 16 févr. 2018 [AlterPresse] --- Des organisations de la société civile préconisent un meilleur système de sécurité dans les marchés publics en Haïti, suite à l’incendie ayant ravagé une bonne partie du marché en fer, dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 février 2018.
Elles demandent des mesures d’accompagnement pour les victimes de cet incendie.
Ce sinistre constitue un immense choc économique qui entraîne davantage d’appauvrissement des femmes haïtiennes, avance la coordonnatrice générale de la Solidarite fanm Ayisyèn (Sofa), Sabine Lamour.
Les femmes constituent la majeure partie des commerçants installés dans les marchés publics.
Un ensemble de difficultés sociales auxquelles font face les femmes, comme le décrochage scolaire (arrêt par abandon d’études secondaires avant l’obtention d’un diplôme) et la paternité non responsable contribuent à augmenter leur nombre dans les marchés, explique Sabine Lamour.
Pour sa part, le directeur exécutif de l’Initiative de la société civile (Isc), Rony Desroches, souhaite qu’il y ait une police « vigilante et suffisante » capable d’intervenir pour apporter secours lors d’incendie.
Les marchandes et marchands doivent bénéficier d’une assurance pour faire face à tout éventuel phénomène du même genre.
Il recommande d’aménager un espace provisoire à Port-au-Prince pour les marchandes et marchands en attendant la reconstruction du marché.
Par ailleurs, le président Jovenel Moïse a annoncé la création d’une commission interministérielle afin d’assurer une prise en charge des victimes.
Formée par les ministères des affaires sociales et du travail (Mast), à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), du tourisme, de la Culture ainsi que de l’intérieur et des collectivités territoriales, cette commission est chargée de recueillir la liste de toutes celles et de tous ceux qui ont perdu leurs marchandises dans la catastrophe.
Les victimes seront placées sur un régime spécial qui leur facilitera une allocation mensuelle et un crédit pour qu’elles puissent reprendre leurs activités commerciales après la reconstruction du marché, tente d’assurer le gouvernement.
Une enquête sur les causes de cet incendie a été recommandée par Jovenel Moise au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince Clamé Ocnam Daméus et à la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj).
L’administration communale de Port-au-Prince dit déplorer ce nouveau drame qui affecte plusieurs commerçantes et commerçants.
Elle demande aux autorités policières et judiciaires de diligenter une enquête autour de cet incendie afin d’en déterminer la cause.
La reconstruction du marché en fer après le séisme de 2010 avait coûté 18 millions de dollars. [la emb gp apr 16/02/2018 11 : 30]
Photo : Nancy Roc