P-au-P, 15 fév. 2018 [AlterPresse] --- Le Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce) convoque, ce jeudi 15 février 2018, les dirigeants de l’Organisation non gouvernementale (Ong) Oxfam pour s’expliquer sur l’implication présumée de l’institution dans une affaire d’exploitation sexuelle en Haïti, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Dans une note d’information, le Ministère se dit consterné d’apprendre que l’Ong Oxfam serait impliquée « dans des crimes sexuels » en Haïti, lors d’une mission après le séisme.
« Les dirigeants auraient utilisé les fonds de l’Organisation à des pratiques illicites, notamment la prostitution de mineurs. Ce serait à la fois des crimes sexuels graves et un fait qualifiable de ’crime contre le développement’ au regard du détournement éventuel de l’aide externe aux fins d’activités illégales et criminelles », dénonce-t-il.
Sur le compte Twitter de la branche OxfamHaïti, on apprend qu’une enquête a été menée sur le dossier à Oxfam G-B en Haïti en 2011. « Le dossier a été clos, et il n’y a pas eu de dissimulation d’information. Les résultats de l’enquête ont été partagés publiquement auprès de DFID & Charity Commission en Angleterre », ajoute l’organisation.
« Il n’y a rien de plus indigne et malhonnête qu’un prédateur sexuel qui utilise sa position dans le cadre de la réponse humanitaire à une catastrophe naturelle pour exploiter les personnes nécessiteuses dans leurs moments de grande vulnérabilité », critique le président Jovenel Moise, dans une déclaration.
Cet acte constitue une violation extrêmement grave de la dignité humaine, poursuit-il.
« Ce cas est d’autant plus odieux que les fonds qui ont financé ces crimes furent obtenus du peuple britannique dans un élan d’altruisme et de solidarité envers le peuple haïtien », fustige-t-il.
La présidence dit n’entendre tolérer aucun personnel de partenaires internationaux d’Haïti, qui exploite ou fait du tort aux Haïtiennes et Haïtiens alors qu’ils sont censés les « assister ».
Des prostituées auraient été engagées par des employés d’Oxfam pour participer à des moments de débauche dans des logements et des hôtels payés avec l’argent de l’Ong.
Quatre personnes auraient été renvoyées et deux autres auraient remis leur démission.
Aucune sanction disciplinaire n’a été prise contre le responsable d’alors d’Oxfam en Haïti, Roland van Hauwermeiron qui avait aussi démissionné.
Créée en Angleterre en 1942, Oxfam, confédération composée de vingt organisations indépendantes de même sensibilité, agit contre les injustices et la pauvreté dans plus de 90 pays. [ emb gp apr 15/02/2018 11 :35]