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Haiti : la violence augmente d’un cran dans quelques quartiers

P-au-P., 27 févr. 05 [AlterPresse] --- La tension semble s’accroître à Port-au-Prince à l’approche du premier anniversaire du départ d’Haiti de l’ex président Jean Bertrand Aristide et moins d’une semaine après une évasion massive de la prison centrale de Port-au-Prince.

1 militaire de la Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) a été blessé dans des affrontements avec des partisans armés d’Aristide, ce 26 février, dans le quartier sensible du Bel Air (centre de la capitale), ont rapporté des médias.

La veille, dans les mêmes circonstances au Bel Air, deux militaires de la MINUSTAH et 2 policiers haïtiens ont été blessés, tandis que 5 autres personnes, reconnues comme des partisans armés de l’ancien régime, ont été tuées.

C’est la première fois que les évènements prennent une telle tournure au Bel Air depuis le déclenchement, en septembre dernier, d’un mouvement violent, dénommé « Opération Bagdad », en faveur du « retour physique » d’Aristide.

Interrogé par AlterPresse le 25 février durant une cérémonie à l’ambassade dominicaine à Pétion-Ville (périphérie Est), le premier ministre Gérard Latortue a refusé de faire des commentaires sur la montée de violence constatée à la capitale.

Les incidents du Bel Air se sont produits en l’absence (de Port-au-Prince) du général brésilien, Augusto Heleno Ribeiro, commandant militaire de la MINUSTAH. Intervenant sur la station privée radio Kiskeya, Ribeiro, qui se trouvait ce 26 février au Cap Haitien (Nord), s’est gardé également de commenter les derniers évènements violents du Bel Air.

Lors d’une rencontre le 25 février à Port-au-Prince avec des entrepreneurs haitiens, le chef civil de la MINUSTAH, Gabriel Valdés, a qualifié la situation d’Haïti de « guérilla », qui n’est guère facile à résoudre. Il importe de renforcer les mesures sécuritaires et de mettre la main sur les chefs des différents gangs qui opèrent dans le pays, a souligné Valdes, selon ce qu’indique un communiqué de la MINUSTAH.

D’autre part, plus d’une dizaine de personnes ont été tuées et 4 maisons incendiées le 24 février, lors d’un raid de bandits armés contre Village de Dieu, un bidonville situé sur le bord de mer de la capitale (Ouest), ont rapporté des témoins. Selon des médias, l’attaque a été conduite en représailles au lynchage, récemment, de 6 présumés bandits par des « brigades de vigilance ».

Dans la même soirée du 24 février, 2 personnes ont été tuées et deux autres blessées par balles dans les parages de Bel Air, a confié une source policière à AlterPresse.

Ce 26 février, les port-au-princiens ont observé la prudence et, dès la tombée de la nuit, la plupart des artères ont été vidées, tandis que quelques barrages policiers ont été observés.

Des groupes favorables à l’ancien régime ont appelé à une manifestation ce 28 février au Bel Air. [gp apr 27/02/2005 01:00]