P-au-P, 09 févr. 2018 [AlterPresse] --- Plusieurs problèmes sociaux, notamment la corruption, occupent une place de choix dans les méringues carnavalesques de l’année 2018, observe l’agence en ligne AlterPresse.
La méringue Ou mechan, du chanteur Roody Pétuel Dauphin, plus connu sous le nom de Roody Roodboy, dénonce la corruption, l’insécurité et le manque d’infrastructures de santé et d’enseignement supérieur à travers le pays, entre autres.
Ou mechan de Roody Roodboy déplore également le gaspillage de fonds publics à un moment où il y a un manque d’équipements dans les hôpitaux publics et d’encadrement des policiers.
La méringue Danse petro de Don Kato, nom d’artiste du natif du Cap-Haïtien, devenu sénateur Antonio Cheramy, constitue un cri d’alarme contre la corruption dans la société haïtienne.
Danse petro dénonce particulièrement la dilapidation des fonds Petro-caribe.
La justice est appelée à sévir contre toutes celles et tous ceux impliqués dans ce dossier, suggère Don Kato.
Idem pour Kebert Bastien, qui fustige, à travers sa chanson Bali gaz, le gaspillage de cet argent et la corruption criante dans les institutions publiques, le pillage des ressources du pays ainsi que le dysfonctionnement de plusieurs facultés.
De son côté, l’artiste Roosevelt Saillant, plus connu sous le nom de BIC, décrit, à travers sa meringue Ayiti sou wout li pa dwe ye, la mauvaise situation environnementale d’Haïti, où les rues sont jonchées de détritus, et le phénomène de la délinquance juvénile.
Il évoque le niveau de permissivité, qui affecte la société : consommation de l’alcool et des cigarettes par des enfants, des écoles transformées en bordels...
BIC dénonce les conditions d’existence, qui poussent les Haïtiennes et Haitiens, surtout les jeunes, à émigrer.
Foli chèf, titre de la chanson de Boukman Eksperyans, met l’accent sur l’utilisation à outrance des gyrophares, dans les rues, par des officiels de l’Etat toujours pressés, qui violent les règles de la circulation, jusqu’à mettre en danger la vie des piétonnes et piétons.
L’ensemble des chansons mentionnées, qui rencontrent la faveur du public, ne correspondent pas, cependant, au thème officiel du carnaval Ayiti sou wout chanjman (Haïti serait sur la voie du changement). Un thème, qui s’inscrirait dans une logique de propagande, liée au discours gouvernemental. [bd emb apr 09/02/2018 16 :50]