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Haïti-Université : Des groupes veulent échanger avec le Conseil de l’Ueh autour de la crise de l’Ueh

Lettre en date du 2 février 2018 au Conseil de l’Université d’Etat d’Haïti

Document transmis à AlterPresse

Des : Deux Groupes signataires de déclarations de protestation contre la présence des corps spécialisés de la Police Nationale dans des espaces de I’Ueh

Au : Conseil de l’Université d’Etat d’Haïti (Cu)

Objet : Demande d’une rencontre d’échanges avec les membres du Conseil de l’Université sur le développement de la crise de l’Ueh

Mesdames/Messieurs les membres du Conseil de l’Université

Suite à nos déclarations publiques de condamnation respective contre la décision prise par les autorités universitaires d’inviter des corps spécialisés de la Police Nationale à investir les locaux de la Faculté des sciences humaines (Fasch) et de la Faculté d’ethnologie (Fe), les deux Groupes se sont réunis le jeudi 1"’février 201-8 pour analyser les défis et les menaces qui pèsent sur l’autonomie de l’Ueh en ce moment difficile de son histoire.

Depuis près d’une année la Fasch et la Fe sont dysfonctionnelles. Ce à cause de protestations d’étudiants sanctionnés par les autorités de l’Ueh pour des actes de violence, des agressions physiques et des actes d’intimidation ou de vandalisme perpétrés dans l’enceinte de l’Université. ll ne fait pas de doute que des étudiants, des professeurs et des membres du personnel administratif qui ont commis des actes répréhensibles doivent être, après enquête, punis selon les règlements en vigueur.

La fermeture de fait de ces deux Facultés est nuisible tant pour des milliers d’étudiants qui ne peuvent poursuivre normalement leurs études que pour les professeurs et les membres du personnel administratif qui ont été contraints de suspendre provisoirement l’exercice de leurs activités. Les parents en sont angoissés parce qu’il y va de l’avenir gravement menacé de leurs enfants. Cette crise conjoncturelle à l’Ueh a trop duré, il faut la résoudre de manière durable dans le plus bref délai. En ce sens, les démarches qui ont permis de régulariser la situation à I’Ens sont un pas dans la bonne direction.

La réouverture de la Fasch et la Fe dans un cadre sécuritaire pour les étudiants, les professeurs et le personnel administratif est une urgence qui doit être résolue dans le respect de la Constitution de 1987 et l’autonomie de l’Ueh. Toute décision, contraire aux principes de l’inviolabilité de ces espaces d’enseignement, peut compliquer davantage la situation sécuritaire dans lesdites Facultés et risque de mettre celles-ci sous une dépendance de l’institution policière.

Nous constatons que depuis le début de cette conjoncture la logique de confrontation ou de sanction a été priorisée. Nous nous demandons : n’est-il pas nécessaire et urgent d’explorer d’autres méthodes pour mettre fin à cette situation délétère qui ne peut plus continuer ?

C’est dans le cadre de cette réflexion que nous avons pris la décision de solliciter du Conseil de l’Université une rencontre dans les plus brefs délais. Vous avez sans doute des informations qui aideraient à mieux évaluer les problèmes. Nous souhaitons :

  • Débattre de la crise conjoncturelle et structurelle de l’Ueh ;
  • Explorer ensemble les possibilités de mettre fin de manière durable au dysfonctionnement de la Fasch et la Fe ;
  • Analyser de concert avec le Cu comment nous pouvons aider dans la recherche d’une solution acceptable pour l’ensemble des parties prenantes.

Nous ne prétendons point empiéter sur votre autorité, mais nous estimons que la crise s’est détériorée à un point tel que sa solution réclame la contribution de toutes les citoyennes et tous les citoyens quisont intéressés à y apporter un rayon de lumière.

Ci-joint, les déclarations autour du développement de la crise de l’Ueh que les deux groupes ont déjà publiées.

En espérant que les membres du Conseil de l’Université comprendront le bien fondé de notre démarche, nous vous saluons patriotiquement.

Pour authentification :

Roger Petit-Frère,
William Smarth,
Michel Hector

Suivent les premiers signataires :

Bernard Ethéart
Camille Chalmers
Colette Lespinasse
Georges Eddy Lucien
Yves Dorestal
Jean Keveny lnnocent
Pierre Louis Marc
Fedma Jimmy
Ernst Mathurin
Jean Louis Jean Bernard
David Noncent
Jean Odile Etienne Pierre James
Roland Bélizaire
lllionor Louis
Jannis Nibsan
Jean Casimir
Anselme Rémy
Marie Evelyne Larrieux
Luc Smarth
Christian Rousseau
Sabine Lamour
Tony Cantave
Suzy Castor
Sony Laurole Deguerre Jean Jude
Freud Jean
Jean Charles Lindor Margareth
Jean Roland Joseph
Derynx Petit Jean
Gerard Duplessis
Tonny Joseph
Montrose Guarry
Arnold Antonin
Alix Pierre Louis