P-au-P, 7 février 2018 [AlterPresse] ---- Le président de la république Jovenel Moïse dit relever « plus de 50 gros mensonges » dans le rapport d’enquête de la Commission éthique et anti-corruption du sénat sur le programme Pétro-caribe, dont une bonne partie des fonds ont été dilapidés, selon les données de l’enquête parlementaire.
Le chef de l’Etat a fait cette déclaration à la presse, à l’occasion d’un discours-bilan sur la première année de son mandat (7 février 2017-7 février 2018).
Moïse n’a pourtant donné aucun détail sur les mensonges qu’il a soulignés dans le document qui serait préparé, selon lui, par un groupe de l’opposition qui réclame son départ dans les rues au mépris des principes constitutionnels.
Il assimile, encore une fois, ce rapport à une forme de persécution politique visant à ternir l’image de citoyennes et citoyens.
Tout en rappelant son rôle de garant de la bonne marche des institutions haïtiennes, le chef de l’Etat promet de protéger chaque citoyenne et citoyen envers et contre tous jusqu’à la fin de son mandat.
Intervenant sur le transfert du document à la Cour supérieur des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca), il rappelle qu’il n’est mentionné nulle part dans la Constitution que le parlement a la prérogative de monter un dossier pareil, puis l’envoyer à la justice.
Une résolution adoptée par des sénateurs du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir et leurs alliés demande le transfert du rapport à la CCsc/Ca pour être "approfondi".
Prise à l’insu des sénateurs de l’opposition, après une séance discrète tenue dans la soirée du jeudi 1er février 2018, cette mesure enjoint la Csc/ca à effectuer une vérification, une analyse et un examen approfondis de la gestion des fonds PetroCaribe sur la période allant de septembre 2008 à septembre 2016.
En d’autres occasions, le président avait déjà qualifié le rapport de « partisan » et de tentative de persécution politique.
D’aucuns estiment que Moïse tente de protéger certaines personnalités dans son entourage qui seraient aussi impliquées dans la dilapidation des fonds Petro-caribe.
Il s’agit, entre autres, de son chef de cabinet, Wilson Laleau, ainsi que ses mentors l’ex-premier ministre Laurent Salvador Lamothe et l’ancien président Michel Joseph Martelly.
Le rapport Petro-Caribe ne pourra pas être enterré, a estimé le sociologue et professeur Ilionor Louis. [emb gp apr 07/02/2018 13 :25]