P-au-P, 7 fév. 2018 [AlterPresse] --- Les commissaires chargés de l’enquête sur la gestion des fonds Petro-caribe annoncent la vulgarisation du rapport issu de leurs travaux, à travers des structures d’églises et d’universités.
Des techniciens travaillent sur un montage vidéo à partir des enregistrements qui durent entre 4 et 6 heures, afin de le présenter à la population lors de rencontres qui seront organisées dans les églises et les universités après la période carnavalesque, indique à AlterPresse le sénateur des Nippes (une partie du Sud-ouest), Nènèl Cassy, secrétaire de la commission d’enquête sur le rapport Petro-caribe.
Une séquence vidéo des rencontres effectuées entre les commissaires et des fonctionnaires au moment de l’enquête a été présentée, le mardi 6 février 2018, lors d’une rencontre avec la presse au sénat.
Cette séquence a présenté les 14 résolutions prises pour autoriser les dépenses des fonds Petro-Caribe, ainsi que les anomalies y relatives.
Un des dossiers soulevés est celui de lampadaires achetés durant le mandat de Michel Martelly. Le nom de l’actuel président de la république, Jovenel Moïse, y figure en tant que propriétaire d’une firme et non comme président.
Les sénateurs du bloc minoritaire continuent d’attendre la tenue d’autres séances sur le rapport concernant les fonds Petro-caribe.
« Ceux qui ont violé la loi ne doivent pas être arrogants, ils devraient être de préférence prêts à subir les sanctions prévues par la loi », déclare-il.
Les sénateurs du bloc minoritaire avaient exigé, en vain, la poursuite de la séance du jeudi 1er février 2018, qui a été mise en continuation pour le mardi 6 février.
Cassy demande à la Cour supérieur des comptes et du contentieux administratifs (Csc/ca) de ne pas recevoir le dossier relatif au rapport de la commission d’enquête sur l’utilisation des fonds Petro-caribe.
Les sénateurs proches du Parti haïtien tèt kale (Phtk) travaillent pour acquérir des privilèges et satisfaire leurs chefs au lieu de servir le peuple haïtien, critique-t-il.
Le sénateur du Nord-est, Jacques Sauveur Jean, élu sur la bannière du Phtk, mais très critique envers le parti, a rejeté la « réunion » (séance) du jeudi 1er février qui n’a pas été réalisée en présence de la presse et de tous les sénateurs.
Une séance ne peut pas être insérée dans une autre séance, critique l’élu du Nord-Est, plaidant pour qu’il y ait des hommes de caractère au parlement.
« Quand on vous accuse, on vous donne la chance de clarifier, vous ne devez pas fuir, car qui s’excuse s’accuse », affirme Jean.
A la séance discrète du 1er février, le sénat a résolu de transférer le rapport Petro-caribe à la Csc/ca.
Le vote de la résolution constitue une insulte à la démocratie, un complot contre le peuple haïtien et c’est aussi une déclaration de guerre, soutient le sénateur du Sud, Jean Marie Junior Salomon, dans les médias.
Le président du sénat, Joseph Lambert a commis plusieurs erreurs concernant les règlements intérieurs, avance le président de la commission spéciale chargée d’approfondir des fonds Petro-caribe, Evalière Beauplan.
Les règlements intérieurs n’admettent pas de changement dans un ordre du jour déjà adopté, ni deux séances en une seule journée, rappelle-t-il.
Pour réaliser une séance sur un rapport produit, il faut la présence des commissaires pour le défendre, poursuit Beauplan.
Le rapport d’enquête sur les fonds Petro-caribe a indexé plus d’une quinzaine de personnalités - dont deux anciens Premiers ministres, Jean Max Bellerive (novembre 2009 - mai 2011) et Laurent Salvador Lamothe (mai 2012 - décembre 2014) - ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions, impliquées dans des appels d’offres suspects. [la emb gp apr 07/02/2018 11 :30]