P-au-P., 26 févr. 05 [AlterPresse] --- Les ex premier ministre et ministre haïtiens de l’intérieur, Yvon Neptune et Jocelerme Privert, observent une grève de la faim à la prison centrale de Port-au-Prince qu’ils ont réintégré suite à l’évasion massive du 19 février dernier.
L’information a été confirmée pour AlterPresse par l’organisme de défense des droits humains Coalition Nationale pour les Droits des Haitiens (NCHR), qui a dépéché un délégué sur place.
Selon la NCHR, Neptune et Privert qui paraissaient fatigués, n’ont pas exprimé le motif de leur grève. Des informations non encore confirmées laissent croire que Neptune a adressé une lettre à la Direction Générale de la police, annonçant sa grève de la faim depuis le 20 février. L’ancien premier ministre qui se considérerait comme un « prisonnier politique » aurait réclamé sa libération immédiate.
Neptune a été emprisonné en juin 2004 pour implication présumée dans un massacre qui s’est produit à Saint Marc (Nord), deux semaines avant la chute du régime de l’ancien président jean Bertrand Aristide.
Le Directeur de la NCHR, Pierre Esperance, a fait valoir le droit des détenus en grève de recevoir toute l’assistance que requiert leur cas. « Il faut que les autorités prennent toutes les mesures nécessaires pour suivre ces cas et leur assurer une assistance médicale », a déclaré Espérance à AlterPresse.
Cependant, a-t-il prévenu, « on ne peut libérer un détenu parce qu’il est en grève de la faim ». Autant qu’il faut respecter les droits des détenus, il faut aussi respecter le droit des victimes à la vérité sur les faits qui se sont déroulés à Saint-Marc, a insisté le Directeur de la NCHR.
Pierre Esperance a prévenu que « nous nous mettrons en croix face gouvernement et la communauté internationale pour les empêcher d’influencer l’appareil judiciaire » en rapport à l’affaire Neptune. [gp apr 26/02/05 06 :00]