P-au-P., 1er févr. 2018 [AlterPresse] --- La séance au sénat sur le rapport concernant la dilapidation des fonds Petro-Caribe, tenue durant plus de 13 heures, s’est terminée, tôt ce jeudi 1er février 2018, en queue de poisson, observe AlterPresse.
Un projet de résolution sur le dessaisissement du sénat et le transfert du rapport à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif pour être « approfondi » n’a pu être voté faute de quorum.
Le document, présenté par Kedlaire Augustin, président de la majorité présidentielle au sénat, tente de démolir le rapport, dont le contenu n’a pas été discuté.
« Loin de faire la lumière » sur la gestion des fonds, le rapport « renforce les confusions » à cause de son « caractère partisan », assène le projet de résolution.
Au moment des discussions autour de ce dernier, l’infirmation du quorum de 16 sénateurs a été constatée, malgré la confortable majorité du parti au pouvoir et de ses alliés.
La séance avait débuté avec la présence de 29 sénateurs.
L’initiative de la résolution a été prise en absence des membres de la commission d’enquête sur le dossier Petro-Caribe, qui ont abandonné la séance en protestation contre la conduite jugée irrégulière du président du Grand Corps, Joseph Lambert.
Un membre de la commission, le sénateur Antonio Cheramy, a ouvertement accusé Lambert d’avoir violé les règlements internes du sénat.
Le sénateur Evalière Beauplan, président de la commission d’enquête, a dénoncé une tactique de ses collègues de la majorité de prendre des motions à tout bout de champ afin d’épuiser les temps de parole et d’empêcher ses interventions.
Le débat attendu depuis plus de deux mois autour du rapport, qui concerne environ 2 milliards de dollars des fonds Petro-Caribe, s’est plutôt éternisé sur des questions de forme. Le contenu du document n’a presque pas été abordé.
L’opposition craignait l’éventualité que le rapport Petro-Caribe, qui éclabousse, entre autres, l’entourage du président Jovenel Moïse, soit enterré par le sénat.
Une séance a eu lieu, le mardi 14 novembre 2017, au sénat, en vue de présenter officiellement le document final de la commission spéciale, chargée d’enquêter sur la gestion des fonds du programme Petro-caribe pour la période 2008 à 2016.
Le débat a été mis en continuation pour le jeudi 30 novembre 2017, après de longs et interminables échanges entre les différents groupes politiques. Une séance qui finalement n’aura pas lieu.
Le document a épinglé plus d’une quinzaine de personnalités - dont deux anciens Premiers ministres, Jean Max Bellerive (novembre 2009 - mai 2011) et Laurent Salvador Lamothe (mai 2012 - décembre 2014) - ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions, impliquées dans des appels d’offres suspects. [gp apr 01/02/2018 10:00]