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Monde/Économie : Les femmes, au plus bas de l’échelle

Il faudrait 217 ans pour parvenir à l’égalité de rémunération et des chances professionnelles entre les femmes et les hommes

P-au-P., 25 janv. 2018 [AlterPresse] --- À travers le monde, les femmes gagnent systématiquement moins que les hommes et occupent généralement les types d’emplois les moins rémunérés et les plus précaires, selon un rapport de l’organisation internationale Oxfam publié le 22 janvier 2018 sur son site et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

9 milliardaires sur 10 sont des hommes, indique l’organisation Oxfam, soulignant combien les inégalités qui affectent les femmes du monde entier gâchent leur existence.

Le contexte général est que 82 % des richesses générées en 2017 ont profité au 1 % des plus riches de la population mondiale alors que la moitié la plus pauvre de l’humanité, soit 3,7 milliards de personnes, n’en a pas bénéficié, selon le rapport.
Ce document intitulé « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent » a été rendu public à la veille du Forum économique mondial qui rassemblera le gotha du monde politique et des affaires à Davos, en Suisse.

Oxfam dénonce le fait que des ouvrières de l’industrie avicole, aux États-Unis soient obligées de porter des couches faute de pouvoir prendre des pauses toilettes.

Des employées de l’hôtellerie, au Canada et en République dominicaine taisent aussi le harcèlement sexuel dont elles font l’objet par crainte de perdre leur travail.

De plus, des ouvrières d’usines de confection, au Vietnam, travaillent si loin de chez elles pour gagner un salaire si maigre, qu’elles ne peuvent pas voir leurs enfants pendant des mois, poursuit le rapport.

Oxfam exhorte à éliminer l’écart salarial entre les femmes et les hommes et protéger les droits des travailleuses, estimant qu’il faudrait 217 ans pour parvenir à l’égalité de rémunération et des chances professionnelles entre les femmes et les hommes.

Des mesures doivent être prises, afin que nos économies bénéficient à toutes et tous, et non à quelques privilégié-e-s seulement, souhaite-t-elle.

L’organisation appelle les gouvernements à limiter la rémunération des actionnaires et des dirigeant-e-s d’entreprise, et garantir aux travailleuses et travailleurs un salaire minimum « vital » permettant une qualité de vie décente.

Elle recommande de « Faire en sorte que les riches paient leur juste part d’impôt en augmentant leur taux d’imposition, en renforçant les mesures de lutte contre l’évasion fiscale et en accroissant les dépenses dans les services publics, comme la santé et l’éducation ».

Un impôt mondial de 1,5 % sur la fortune des milliardaires pourrait permettre de scolariser tous les enfants, estime l’organisation internationale. [emb gp apr 25/01/2018 12 :00]

Sur la photo logo : Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International