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Monde/Économie : 82 % des richesses mondiales accaparées par une toute petite élite

Un nouveau milliardaire tous les deux jours - Un salaire de misère pour des centaines de millions de personnes

P-au-P, 24 janv. 2018 [AlterPresse] --- 82 % des richesses générées en 2017 ont profité au 1 % les plus riches de la population mondiale alors que la moitié la plus pauvre de l’humanité, soit 3,7 milliards de personnes, n’en a pas bénéficié, révèle un rapport de l’organisation internationale Oxfam publié le 22 janvier 2018 sur son site et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

Ce document intitulé « Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent » a été rendu public à la veille du Forum économique mondial qui rassemblera le gotha du monde politique et des affaires à Davos, en Suisse.

« Ce rapport montre comment le système économique mondial permet à une élite fortunée d’accumuler d’immenses richesses, tandis que des centaines de millions de personnes peinent à survivre avec un salaire de misère ».

L’organisation Oxfam souligne une augmentation plus rapide du nombre de milliardaires, entre mars 2016 et mars 2017, à raison d’un nouveau milliardaire tous les deux jours.

Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International estime que « le boom des milliardaires n’est pas le signe d’une économie florissante, mais le symptôme d’un système économique défaillant ».

« Quatre jours suffisent au président-directeur général (Pdg) de l’une des cinq premières marques mondiales de mode pour gagner ce qu’une ouvrière de la confection bangladaise gagnera au cours de sa vie. Aux États-Unis, en à peine plus d’une journée de travail, un Pdg gagne autant qu’un simple ouvrier en une année », indique le rapport.

2,2 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour porter les salaires des 2,5 millions d’ouvrières et ouvriers du textile vietnamiens à un niveau décent, soit un tiers des sommes versées aux actionnaires par les cinq plus grands acteurs du secteur de la mode en 2016.

L’érosion des droits des travailleurs, l’influence excessive des grandes entreprises sur les politiques publiques et la constante volonté des entreprises de réduire au minimum les coûts pour maximiser les dividendes des actionnaires sont parmi les principaux facteurs qui contribuent à accroître les rémunérations des actionnaires et des dirigeant-e-s d’entreprise au détriment du salaire et des conditions de travail.

Des mesures doivent être prises, afin que nos économies bénéficient à toutes et tous, et non à quelques privilégié-e-s seulement, souhaite Oxfam international.

L’organisation appelle les gouvernements à limiter la rémunération des actionnaires et des dirigeant-e-s d’entreprise, et garantir aux travailleuses et travailleurs un salaire minimum « vital » permettant une qualité de vie décente.

Elle recommande de « Faire en sorte que les riches paient leur juste part d’impôt en augmentant leur taux d’imposition, en renforçant les mesures de lutte contre l’évasion fiscale et en accroissant les dépenses dans les services publics, comme la santé et l’éducation ».

Un impôt mondial de 1,5 % sur la fortune des milliardaires pourrait permettre de scolariser tous les enfants, estime l’organisation internationale. [emb gp apr 24/01/2018 11:30]