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Haïti-États-Unis : Les milieux culturel et politique s’indignent contre les propos racistes de Trump

P-au-P, 17 janv. 2018 [AlterPresse] --- Les milieux culturel et politique expriment leur indignation contre les propos racistes du président américain Donald Trump, qualifiant Haïti, le Salvador et des nations africaines de « trous de merde ».

Les propos de Trump sont jugés « xénophobes, indignes et ignobles » par la présidente de la Fédération nationale des vodouisants haïtiens (Fnvh), Carline Viergelin, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Ces signes de divagations paranoïaques témoignent la faiblesse à organiser le monde selon sa vision, mais aussi de la difficulté de ce chef d’état américain, donc incontestablement président de la 1re puissance mondiale de la seule superpuissance mondiale, à analyser les errements des pays de l’Amérique et de l’Afrique autrement qu’à travers des insultes ».

Face aux dérives d’une politique sans compassion pour les laissés pour-compte et aux dérapages du capitalisme américain, ne pourrait-on pas parler du déclin de l’Amérique avec un Donald Trump ?, s’interroge la Fédération.

Ces propos racistes ont été tenus par Trump, le jeudi 11 janvier 2018, lors d’une réunion sur l’immigration, à la Maison blanche, aux Etats-unis.

Dans une interview accordée le 16 janvier 2018 au journal français le Monde, le poète et romancier haïtien Lyonel Trouillot assimile les propos de Donald Trump à « un mépris de l’histoire entretenue depuis plusieurs siècles par des procédés et procédures d’occultation ».

Les malheurs d’Haïti sont causés par les effets désastreux de l’occupation d’Haiti par les forces américaines de 1915 à 1934.

Il évoque comme conséquences « l’appauvrissement de la paysannerie, la centralisation et la création de la république de Port-au-Prince, la mise en place d’une armée répressive qui ne livra la guerre qu’en interne contre les forces progressistes, l’accentuation des préjugés de race et de couleur ».

Il souligne aussi l’appauvrissement de l’Etat, car, dit-il, la trésorerie haïtienne a supporté le coût financier de l’occupation.

Pour sa part, le gouvernement haïtien via le ministère des affaires étrangères a exigé du président américain le respect d’Haïti et des Haïtiens.

En ce sens, une note formelle aurait été adressée à la Maison blanche, lors de la convocation de la chargée d’affaire américaine Robin Diallo par le gouvernement haïtien, selon les dires du chancelier haïtien, Antonio Rodrigue, rapportés par le quotidien le Nouvelliste.

À travers cette note, le gouvernement haïtien a exprimé son indignation tout en mettant l’accent sur la contribution d’Haïti à l’indépendance des États-Unis et au développement économique de ce pays.

Lors de l’inauguration d’un Centre de réception et de livraison de documents d’identité (Crldi), à Jérémie, le lundi 15 janvier 2018, le premier ministre Jack Guy Lafontant a, pourtant, mis en doute les propos racistes de Trump, en dépit du fait que plusieurs médias américains les confirment.

« Trump se défend de ne rien dire de la sorte, cependant s’il avait tenu de pareils propos, ce serait regrettable », a-t-il, tout simplement, lâché.

Après celles du lundi 15 janvier 2018 organisées dans plusieurs villes des États-Unis d’Amérique, de nouvelles manifestations sont annoncées, le vendredi 19 janvier 2018, à Brooklyn (New York) pour dénoncer les propos racistes du président américain Donald Trump.

Des organisations nationales et internationales ainsi que des personnalités du monde entier ont vivement critiqué les propos jugés racistes de Trump. [bd emb gp apr 17/01/2018 13 : 20]