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Haïti/Etats-Unis : Les propos racistes de Donald Trump de plus en plus condamnés au niveau national et international

P-au-P., 15 janv. 2018 [AlterPresse] --- Diverses organisations internationales et personnalités du monde politique continuent de réprouver les propos racistes du président américain Donald Trump, assimilant Haïti, le Salvador et les pays d’Afrique à des « trous de merde », selon diverses positions rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

La Communauté des Caraïbes (Caricom) se dit « profondément troublée par les informations faisant état de l’utilisation de propos désobligeants et répugnants par le président des États-Unis à l’égard de notre État Membre, Haïti ainsi que d’autres pays en développement ».

« Nous sommes particulièrement attristés qu’un tel récit ait émergé au moment de l’anniversaire du tremblement de terre dévastateur de 2010 qui a pris tant de vies des citoyens dans ce pays », déplore la Caricom.

Le président américain a qualifié Haïti et le Salvador, ainsi que plusieurs nations africaines de « pays de merde », lors d’une réunion aux États unis sur la migration.

L’Organisation des Nations unies (Onu) a qualifié les mots de Trump de « choquants », « honteux » et « racistes ».

Les forces populaires panafricanistes et socialistes de la Nation caribéenne de Barbade, à Bridgetown ont lancé, le samedi 13 janvier 2018, une pétition visant à protester avec véhémence contre toute visite de Trump dans la région.

Cette pétition est soumise au peuple et organisations de la société civile des Caraïbes pour approbation et adoption.

Ces forces qui qualifient Trump de « Persona non grata » entendent engager des manifestations populaires destinées à empêcher l’entrée de Trump dans tout le territoire de la région Caribéenne.

« Toute insulte ou attaque dirigée contre le continent Africain ou la république d’Haïti est aussi dirigée contre les fils et filles des Caraïbes, car le continent africain est la partie vénérée d’une grande majorité de notre peuple et que la république d’Haïti est l’architecte séminal de la destruction du système esclavagiste qui a maintenu nos ancêtres dans les chaînes, la pierre angulaire de la fondation de notre civilisation caribéenne », dénoncent les protestataires.

« Que le premier représentant des États-Unis s’exprime en ces termes est indigne, troublant et offensant. Qu’il se souvienne que son pays s’est construit par la sueur et le sang, la force aussi d’hommes et de femmes arrachés à l’Afrique, sans qui les Usa ne seraient pas », soutient Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif).

« J’ai voyagé et travaillé à Haïti, et traversé l’Afrique et l’Amérique centrale. Les pays, que le président a décrits avec cette épithète, n’existent pas », a écrit l’ancien président américain William Jefferson (Bill) Clinton, sur son compte twitter.

L’ancien vice-président démocrate américain sous la présidence de Barac Obama, Joe Biden a lui aussi réagi : « Ce n’est comme cela qu’un président devrait parler et se comporter. Mais surtout, ce n’est pas comme cela qu’un président devrait penser. Nous valons mieux que cela. »

L’ambassadeur américain, accéédité au Panama, John Feeley, a remis sa démission, immédiatement après les paroles offensantes de Trump sur ces pays, expliquant qu’il ne pouvait servir plus longtemps sous la présidence d’un tel personnage.

Des rassemblements sont prévus, ce lundi 15 janvier 2018, à New York pour protester contre les allégations racistes du président américain Donald Trump, selon des médias internationaux.

New Jersey, Atlanta, Houston et d’autres grandes villes américaines devraient aussi accueillir des mobilisations anti-Trump.

Indignation également en Afrique

Pour l’Union africaine, les déclarations de Donald Trump sont d’autant plus blessantes compte tenu de la réalité historique du nombre d’Africaines et d’Africains, qui ont été emmenés de force aux États-Unis d’Amérique comme esclaves.

Ces « propos inacceptables portent atteinte à la dignité humaine, celle de l’Afrique et de sa diaspora en particulier, ainsi qu’à la coexistence pacifique et aux bonnes relations entre les peuples », selon les autorités sénégalaises.

« Nous considérons que les propos de l’actuel président américain sont hautement irresponsables, répréhensibles et racistes », a estimé le ministère des affaires étrangères du Botswana, dans un communiqué en date du vendredi 12 janvier 2018.

Pour l’activiste panafricain Kémi Séba : « Trump est la face décomplexée de la barbarie du suprématiste occidental dans toute sa puanteur ». [la emb rc apr 15/01/2018 15:55]