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Haïti-Trump : Face à la flétrissure, « cultiver une nausée permanente »

Prise de position du Collectif du 4 décembre

Document soumis à AlterPresse le 13 janvier 2018

Il est des limites à l’indécence que, malheureusement, tout au long des tristes vicissitudes de l’Histoire, seuls les veules, les ignorants et les êtres dénués de toute compassion ont toujours franchi avec une singulière arrogance abâtardie par une logique démagogique.

Hier, veille de ce jour de deuil national en Haïti, le président des Etats-Unis, M. Donald Trump, a laissé libre cours à ses penchants profonds et insulté vulgairement le peuple haïtien.

Nul ne doit s’en étonner, et ce ne sont pas, après coup, les prétendues dénégations officielles et les représentations des diplomates américains qui pourront gommer la réalité des faits. M. Donald Trump a le mérite d’être clair, en s’honorant ouvertement d’être raciste et de qualifier Haïti de fosse d’aisances. Hélas ! face à cette nouvelle flétrissure, nos vomissements indignés se perdront dans la nuit des temps et l’indifférence méprisante d’un environnement international. Alors, il nous restera, pour réassurer les fondements d’une nouvelle démarche nationale, de cultiver une nausée permanente.

Tant et aussi longtemps que nous accréditerons notre incapacité à transformer les données de la société haïtienne axée sur le cynisme et la rapacité, manoeuvrée par l’indigence de nos aventuriers politiques et le savoir-faire désolant de flibustiers de tout acabit, nous continuerons à subir douloureusement les affres de curieux Amis d’Haïti.

M. Trump, en maquignon averti, vient de nous rappeler que le fonds de commerce de 1804 s’épuise.

Dans cette noirceur qui nous enveloppe, le Collectif du 4 Décembre, organisation
citoyenne haïtienne, tient à souligner le témoignage chaleureux de M. Anderson Cooper
qui nous a rappelé les autres facettes du prisme américain et entrebâillé un certain espoir
balisé jadis par Savannah et aujourd’hui par la réussite de nombre d’Haïtiens en terre
étrangère, notamment aux Etats-Unis d’Amérique. En attendant, laissons à M. Donald
Trump, toute vergogne digérée, son immense volupté de fleurer goulûment sa scatologie
viscérale.

COLLECTIF DU 4 DECEMBRE
12 janvier 2018