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Haïti-Politique : L’année législative 2018 s’ouvre dans un contexte social difficile

P-au-P, 08 janv. 2018 [AlterPresse] --- La cérémonie d’ouverture de la session ordinaire de l’année législative 2018, a lieu, ce lundi 8 janvier 2018, en présence d’une vingtaine de sénateurs et d’une soixantaine de députés, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Les contraintes structurelles aux nombreuses conséquences économiques politiques et sociales demeurent encore vivaces, souligne le président Jovenel Moïse, lors de son exposé sur la situation générale de l’Etat-nation.

Il évoque une année 2017 marquée par de nombreuses difficultés notamment les impacts du passage de l’ouragan Matthew les lundi 3 et mardi 4 octobre, qui restent encore palpables.

Il promet de travailler pour qu’Haïti devienne un havre de paix, de progrès, de prospérité et de stabilité.

« Les enseignements tirés des 11 premiers mois de mon quinquennat renforcent ma détermination à poursuivre les réformes structurelles nécessaires pour que notre patrie, la république d’Haïti, devienne un pays où il fait bon vivre ».

Le chef de l’Etat a réafffirmé son attachement, a-t-il dit, à la démocratie, au respect des institutions républicaines et la justice sociale.

Il invite l’opposition républicaine, démocratique et respectueuse de la loi a manifester son désaccord dans un climat constructif et serein.

« C’est un gage du système politique haïtien et c’est un fait essentiel de la stabilité politique, c’est une condition du bien-être collectif ».

Il estime que seule une détermination sans faille peut aider à venir à bout des inégalités qui maintiennent le pays dans cet Etat délétère.

La dépréciation de la gourde, la montée des prix des produits pétroliers et le vote de la loi (contestée) de finances 2017-2018 ont entraîné une dégradation des conditions socio-économiques de la population haïtienne.

Face à cette situation, des manifestations se sont multipliées au cours de l’année 2017 à travers plusieurs villes du pays, notamment à Port-au-Prince, pour exiger le départ du pouvoir en place.

Pour sa part, le président de l’assemblée nationale, Youri Latortue exhorte les administrateurs de l’Etat à déployer des efforts additionnels « car les frustrations et mécontentements se font de plus en plus entendre à travers le pays ».

Il a dénoncé la corruption qui constitue un mal endémique entravant la dynamique du développement national.

Il appelle à une lutte sans merci contre ce fléau qui ne devait, en aucune façon, « soulever des suspicions de parti pris ou de discriminations positives ou négatives ».

« Nous prenons au mot le président de la république qui a dit et répété qu’il veut mener un combat acharné contre la corruption. Je lui confirme que dans cette bataille le parlement haïtien est prêt à jouer pleinement son rôle constitutionnel et à veiller à ce que personne ne fasse obstruction à la justice. Le peuple haïtien peut compter sur nous pour mener et gagner ce combat », dit-il.

le rapport d’enquête de la commission éthique et anti-corruption du sénat sur le programme Pétrocaribe, épinglant des hauts fonctionnaires de l’actuel pouvoir et d’anciens gouvernements, reste encore pendant.

L’absence des sénateurs a empêché la tenue d’une séance, prévue le jeudi 30 novembre 2017, autour du document.

Youri Latortue estime que le parlement a mené un contrôle minutieux de l’action gouvernementale de l’équipe en place.

Par ailleurs, Latortue a aussi mis l’accent sur les travaux réalisés au cours de l’année législative 2017 au parlement où une quarantaine de lois ainsi que plusieurs résolutions d’intérêt public ont été adoptées.

Il a exprimé le regret de n’avoir pas eu le temps de mettre sur pied le Conseil électoral permanent (Cep), une institution que le pays attend depuis plus de 30 ans.

Il a salué la mise en place symbolique des Forces armées d’Haïti (Fad’h) qui, selon lui, doit avoir un large soutien social.

Les concitoyens doivent se reconnaître en elle et la doter de moyens nécessaires pour qu’elle réponde aux attentes de toutes et de tous, avance-t-il.

Étaient présents à cette séance en assemblée nationale, des ministres de l’administration Moïse-Lafontant, des membres du corps diplomatique, le président de la Cour de cassation et du Conseil supérieur de la police judiciaire (Cspj), Jules Cantave, et le commandant en chef a.i des Forces armées d’Haïti (Fadh), le colonel Jodel Lesage.

Après cette assemblée, chaque chambre devra se réunir pour élire un nouveau bureau à sa tête.

Le président sortant Youri Latortue du parti Ayiti an aksyon (Aaa), ainsi que des sénateurs du Parti haïtien tèt kale (Phtk) entendraient soutenir le sénateur Joseph Lambert à la tête du Grand corps.

Lambert avait déjà occupé cette fonction au sénat en 2006, sous la présidence de Réne Garcia Préval.

Des dossiers comme la formation du Conseil électoral permanent (Cep), le Conseil constitutionnel et le rapport d’enquête de la commission éthique et anti-corruption du sénat sur le programme Pétrocaribe restent encore pendants au parlement. [bd emb gp apr 08/01/2018 17 :30]