P-au-P, 26 déc. 2017 [AlterPresse] --- Le « Prix Joseph Emmanuel Charlemagne pour la promotion de la démocratie et des droits humains par la chanson engagée » sera institué en Haïti, à partir de l’année 2018, annonce l’association Jurimedia, dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Ce prix, dont la première édition sera lancée le 15 septembre 2018, date marquant la journée mondiale de la démocratie, entend rendre un ultime hommage à l’homme engagé, que fut Joseph Emmanuel (Manno) Charlemagne (décédé à 69 ans, le 10 décembre 2017, à Miami, des suites d’un cancer aux poumons, et dont les funérailles ont été chantées le vendredi 22 décembre 2017 à Port-au-Prince), indique Jurimédia.
Ce prix sera remis au lauréat ou à la lauréate, le 10 décembre de chaque année, à partir de 2018.
« Cette initiative s’est imposée comme un devoir à Jurimédia, dont la devise invite à promouvoir le changement social par l’engagement citoyen. Tant par sa naissance que par son œuvre et sa mort, Manno Charlemagne reste un symbole de la lutte pour la démocratie, l’Etat de droit et les droits de la personne ».
L’association Jurimédia affirme avoir choisi la date de la mort du chanteur, le 10 décembre 2017, pour honorer sa mémoire.
Ses funérailles officielles ont été chantées, le vendredi 22 décembre 2017, sur le Kiosque Occide Jeanty, au Champ de Mars (principale place publique de Port-au-Prince).
Par la création de ce prix, Jurimédia voudrait aussi « contribuer à la poursuite du combat, mené par ce grand artiste et militant, contre toutes les formes d’oppression, qui foule au pied la dignité du peuple haïtien ».
Né en 1948 à Carrefour, le chanteur engagé a mis sa voix et « son immense talent » au service de la justice sociale, jusqu’à sa mort, le 10 décembre 2017, journée internationale des droits humains.
Sa carrière a débuté dans les années 1970. Son premier album, enregistré en 1978, en duo avec Marco Jeanty, durant la dictature de Jean-Claude Duvalier, a tout de suite connu le succès.
L’artiste a vécu en exil entre les États-Unis d’Amérique et le Canada, de 1980 jusqu’à la chute du dictateur en février 1986.
Il a dû repartir en exil en septembre 1991, après le sanglant coup d’État militaire contre le président Jean-Bertrand Aristide, démocratiquement élu lors des élections générales du 16 décembre 1990. [nc emb rc apr 26/12/2017 11:55]