P-au-P., 20 déc. 2017 [AlterPresse] --- Les députés européens sont invités à défendre la cause des milliers de victimes de choléra, durant la 34e Assemblée des parlementaires des pays Afrique, Caraïbes, Pacifique et de l’Union européenne (Acp-Ue), qui se tient à Port-au-Prince.
L’appel a été lancé par le président du sénat en Haïti, Youri Latortue, lors de l’ouverture, le lundi 18 décembre 2017, de la rencontre, qui prend fin ce mercredi 20 décembre 2017.
Latortue a invité les députés européens, les parlementaires des 78 Etats Acp, à être les défenseurs, auprès de leurs collègues parlementaires et de leurs gouvernements respectifs, des victimes de cette épidémiede choléra, introduite par les casques bleus du Népal en Haiti.
« Immunité ne doit pas rimer avec impunité, quand il s’agit du droit à la vie », a martelé le sénateur, soulignant combien « les victimes demandent réparation. Ce ne sera que justice ».
A ce jour, les engagements formels, pris par l’Organisation des Nations unies (Onu), après avoir reconnu sa responsabilité dans la propagation de l’épidémie du choléra en Haiti, n’ont pas été respectés, a rappelé Youri Latortue, se faisant, ainsi, l’écho des cris des familles, des milliers de morts et des personnes victimes, directes et indirectes de cette catastrophe provoquée.
L’épidémie, déclarée à Mirebalais (Plateau central), à partir de la rivière Mèy, le 18 octobre 2010, a, tout de suite, affecté l’ensemble du territoire national.
Outre les pertes en vie humaine (plus de 10 mille), l’épidémie du choléra a aggravé la situation de pauvreté de bon nombre de compatriotes, a-t-il souligné.
Les dégâts, causés dans les familles décimées par le choléra introduit en Haiti, ne peuvent pas être considérés comme des dommages collatéraux, estime Youri Latortue.
Plusieurs secteurs de la vie nationale et des organes internationaux de droits humains continuent d’alimenter la lutte, visant à exiger justice et réparation en faveur des victimes du choléra.
Beaucoup avaient souhaité que le départ des casques bleus, le 16 octobre 2017, pour faire place à la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth), soit accompagné d’un processus de « réparation exemplaire », par rapport aux « crimes », qu’a subis le pays durant les 13 années de présence de la Mission des Nations unies de stabilisation en Haïti (Minustah).
L’ex secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, avait promis de collecter 400 millions de dollars américains pour l’indemnisation et la réparation des victimes du choléra.
Seulement 40 % (de ce montant de 400 millions de dollars) étaient disponibles, en avril 2017. Ce que des organisations sociales ont trouvé inacceptable, car les Nations unies devraient faire une intervention significative pour éradiquer le choléra et indemniser les familles des victimes. [rjl gp apr 20/12/2017 08 :00]