P-au-P, 19 déc. 2017 [AlterPresse] --- Aucun nouveau rendez-vous n’est encore pris après l’avortement, le lundi 18 décembre, d’une rencontre des trois pouvoirs, sur invitation du président Jovenel Moïse, après ses propos déplacés sur la corruption en Haiti, durant un voyage en Europe.
Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) a boudé la réunion dont l’objet n’a pas été défini dans la correspondance qui lui était adressée, selon une note en date du 18 décembre 2017, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La lettre d’invitation du président serait parvenue au Cspj très tardivement.
« Dans l’idée de discuter des affaires républicaines qui sont d’une importance capitale pour la Nation, le Cspj compte accorder une audience dans un endroit autre que le Palais national aussitôt que l’objet de la rencontre soit connu », lit-on dans cette note
Ce refus fait suite aux déclarations incendiaires du président, lors d’une intervention, à Paris (France), le mardi 12 décembre 2017.
Moïse a affirmé avoir, lui-même, empêché le sénat de statuer sur le rapport de la commission sénatoriale d’enquête sur la gestion des fonds du programme PetroCaribe, epinglant plus d’une quinzaine de personnalités, dont deux anciens premiers ministres, ainsi que des anciens ministres, des anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions, supposément impliquées dans le détournement de centaines de millions de dollars.
Il s’en est pris ouvertement à la commission sénatoriale, ayant travaillé sur ce second rapport, qu’il voit comme un moyen de persécution politique.
De plus, le président a aussi affirmé avoir renouvelé le mandat d’« une cinquantaine de juges, soupçonnés de corruption ».
Le Cspj n’écarte pas la possibilité de rencontrer le chef de l’Etat, moyennant une entente à l’avance sur la date, l’agenda et le lieu, avance Me Max Elibert, membre du Cspj, au journal le Nouvelliste.
Pour sa part, le président du sénat, Youri Latortue, qui a répondu positivement à l’appel de Jovenel Moïse, se dit favorable à un dialogue permanent entre les pouvoirs.
Il a affirmé avoir exprimé ses désaccords au président quant à ses dernières déclarations faites à Paris qui lui ont valu les critiques de plusieurs secteurs en Haïti.
Après son voyage en Europe, le président de la République avait annoncé qu’il allait rencontrer les deux pouvoirs (législatif et judiciaire).
Pour plus d’un, le contexte était très mal choisi, à cause des doutes suscités par les déclarations de Moïse en ce qui concerne l’appareil judiciaire.
Les membres du Cspj avaient appelé Jovenel Moïse à revenir sur ses propos déplacés à propos de la corruption en Haïti, en conférence de presse, le vendredi 15 décembre 2017. [rjl emb apr 19/12/2017 15 :15]