P-au-P, 19 déc. 2017 [AlterPresse] --- Des centaines de personnes dont des écoliers en uniformes, enseignants et directeurs d’établissements scolaires ainsi que des étudiantes et étudiants de différentes universités du pays, entre autres, ont participé, du vendredi 15 et dimanche 17 décembre 2017, à la 5e édition de la Foire internationale du livre d’Haïti (Filha), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette foire, déroulée autour du thème : « Objektif zòt : une littérature du solidaire », a réuni, au Palais municipal de Delmas (périphérie nord), un public relativement jeune, dans un décor bien planté, avec une grande disponibilité des ouvrages.
Plusieurs responsables d’établissement scolaires, accompagnés d’élèves et des étudiants d’écoles professionnelles ont pris part à cet événement de la littérature inscrite désormais dans la tradition haïtienne.
Des participantes et participants en ont profité pour dialoguer avec les auteurs en signature et faire des retrouvailles.
Néanmoins, l’écrivain et éditeur Frantz Voltaire, qui s’est confié à AlterPresse, s’est inquiété du fait que la foire ne reflétait aucun signe de « mixité sociale », alors que les manifestations culturelles sont, en général, des espaces de rencontres entre les différentes catégories sociales.
Cette année, l’écrivain et professeur de littérature, Lyonel Trouillot a été l’invité d’honneur à la Filha. Né à Port-au-Prince le 31 décembre 1956, Trouillot, est l’auteur de nombreux ouvrages dont le roman « La belle amour humaine », paru en août 2011 aux éditions Actes Sud, et pour lequel il a décroché le grand prix du Roman Métis 2011 ainsi que le prix du salon du livre de Genève.
Un des ouvrages ayant retenu l’attention est « Haiti 2042, Les possibles futurs », un recueil de nouvelles, rédigées par 12 jeunes de plusieurs régions du pays, sous la direction de l’écrivain Gary Victor et publié chez Ctrois Éditions.
Les auteurs sont sortis lauréats du 4e Concours national scolaire de nouvelles, organisé par la maison d’édition conjointement avec l’Association de professeurs de français et de créole d’Haïti (Aprofc) et le Centre pour la promotion de l’excellence, de la culture et de la citoyenneté (Cpecc). Les lauréats ont été sélectionnés parmi 1500 participants.
Lors d’une visite le 17 décembre à la foire, le président du sénat, Youri Latortue, a félicité les jeunes et a promis l’appui du sénat à ce concours pour les années à venir, afin, a-t-il dit, d’accompagner les jeunes des 10 départements du pays à « cultiver l’excellence ».
Géraud Charles, ancien député de Pignon, était en signature avec son ouvrage intitulé « Obsèvasyon sou dezòd nan peyi dayiti », qui parle des dérives enregistrées au plus haut niveau de l’Etat.
Cet ouvrage est écrit en Créole pour faire la promotion de cette langue mais aussi par respect pour la Constitution haïtienne. C’est la langue créole qui est partagée par tous les Haïtiens, martèle Charles.
Cette 5e édition de la Filha a regroupé dix-huit (18) maisons d’éditions dont quinze (15) locales et trois (3) étrangères avec des titres variés, confie Wilson Paulemond, directeur du livre à la Direction nationale du livre (Dnl).
Il faut un investissement sans réserve dans la formation de la jeunesse, qui doit passer indubitablement par les livres, souhaite-t-il.
L’État doit nourrir les âmes des gens à travers les livres afin qu’ils aient un esprit sain dans un corps sain, plaide-t-il.
L’organisation de foires du livre motive les écrivains à écrire davantage, pense, pour sa part, Christophe J. Phillipe Charles, directeur général des éditions Choucoune.
Une réduction exceptionnelle de 60% a été effectuée sur tous les titres disponibles à cette foire alors que plus de 4 mille coupons rabais ont été livrés aux étudiants et écoliers.
Lancée en 2013, la Filha vise à faire la promotion du livre et de la lecture selon le décret du 28 octobre 2005 et d’offrir aux jeunes la chance de rencontrer les auteurs tant haïtiens qu’étrangers. [la emb apr 19/12/2017 00:50]