P-au-P, 06 déc. 2017 [AlterPresse] --- L’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti (IgPnh) recommande à la justice et à la Direction centrale de la Police judiciaire (Dcpj) de révoquer les policiers, dont leur culpabilité est avérée dans les crimes, perpétrés lors de l’opération policière à Gran Ravin sur les hauteurs de Martissant (périphérie sud-est de la capitale), le lundi 13 novembre 2017.
Parmi les recommandations, figure le renvoi des policiers fautifs, au cas où la justice et la Dcpj jugeraient qu’ils sont coupables de crimes, souligne le porte-parole adjoint de l’IgPnh, Jean-claude Benjamin, lors d’une conférence de presse, ce mercredi 6 décembre 2017, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
L’IgPnh souhaite un accompagnement psychologique pour les policiers, ayant participé à l’opération, pour les familles des policiers tués et pour les victimes innocentes ainsi qu’une prise en charge des policiers blessés, encore soignés à l’hôpital.
Elle encourage également les autorités à rechercher, aux fins de capture, les civils armés opérant à Gran Ravin.
L’IgPnh souhaite que le dossier, relatif à l’opération du lundi 13 novembre 2017, à Gran Ravin, soit transmis au parquet et à la Dcpj, pour les suites légales.
L’opération, menée à Gran Ravin, faisait partie d’une série d’actions, planifiées par la Pnh à l’approche des fêtes de fin d’année 2017. Mais, il y a eu des manquements dans le cadre de cette opération, comme l’absence d’un haut responsable sur place pour commander l’intervention, reconnaît l’Inspection générale de la Pnh.
Sur la base de l’article 9 des règlements de discipline générale, recommandant la neutralité de la Pnh, interdiction est faite aux policières et policiers d’organiser des manifestations et aussi de prendre part à des revendications collectives, rappelle l’IgPnh, à l’attention des policières et policiers nationaux..
Le mercredi 29 novembre 2017, des dizaines de policiers nationaux, sans uniformes, avaient défilé, à Port-au-Prince, en vue de dénoncer d’éventuelles sanctions de l’Igpnh contre les policiers accusés de bavures, lors de l’opération du 13 novembre 2017 à Gran Ravin..
Des exécutions sommaires ont eu lieu lors de l’opération, menée, le lundi 13 novembre 2017, par des agents de la Police nationale d’Haïti, à Gran Ravin, a révélé un rapport d’enquête du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), en date du 29 novembre 2017. .
« Au moins cinq (5) des 11 personnes tuées ont reçu des balles à la tête, au cou et à la poitrine. Un enseignant, du nom de David Jean-Baptiste, a été frappé à coups de crosse d’arme à feu, par les policiers. Puis, il a été exécuté de plusieurs balles, dont l’une à la tête. Onze (11) personnes, dont deux agents de la Police nationale et neuf (9) habitants, ont été tuées. Cinq (5) blessés ont été enregistrés : un enseignant du Collège évangélique Maranatha et quatre (4) agents de la police. Le directeur du Collège évangélique Maranatha, Armand Louis, a été battu, arrêté lors de cette opération, puis remis en liberté, le 20 novembre 2017, pour des raisons humanitaires. Trente-deux (32) personnes ont été interpellées et amenées au commissariat de Port-au-Prince. Vingt-deux (22) d’entre elles ont été acheminées au parquet près le tribunal de première instance de Port-au-Prince. Aucune arme n’a été récupérée par la police. Par conséquent, les personnes tuées n’étaient pas des combattants », signale le rapport d’enquête du Rnddh.
Le Rnddh recommande d’accompagner les parents des policiers et des habitants, tués le 13 novembre 2017, de traiter sereinement les dossiers des personnes arrêtées, dans le cadre de cette opération, et de diligenter « une enquêter sérieuse et objective » sur ce dossier, en vue d’identifier les responsables des exactions commises et de les sanctionner. [la emb rc apr 06/12/2017 15:20]