P-au-P, 06 déc. 2017 [AlterPresse] --- La corruption et l’impunité constituent deux fléaux, qui entravent le processus démocratique en Haïti, souligne la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce/Jilap), dans un message rendu public le 5 décembre 2017 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La corruption a des impacts négatifs sur l’économie nationale. Elle affaiblit les pouvoirs de l’Etat, détourne les acquis politiques et crée de la méfiance chez les autorités. Elle alimente également le climat de l’insécurité et viole de nombreux principes éthiques et des valeurs morales, comme l’égalité, la solidarité, l’équité et le respect, avance Jilap.
La lutte contre la corruption et contre l’impunité doit être un engagement, pris par chaque citoyenne et chaque citoyen, pour promouvoir les valeurs morales et sociales, en vue d’agir positivement en faveur des générations à venir, recommande-t-elle.
Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ont aussi la responsabilité de fournir des explications à la population sur la gestion des fonds PetroCaribe.
La Jilap déplore le fait que des montants énormes de ces fonds ont été donnés à des gens et des firmes, dans le cadre de contrats qui ne sont pas honorés, alors que le peuple, de son côté, ne reçoit pas de services.
« Où se trouvent ces fortes sommes d’argent de PetroCaribe ? Qui sont celles et ceux qui les détiennent » ?, s’interroge Jilap.
Une quinzaine d’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat sont indexés dans le rapport d’enquête d’une commission spéciale du sénat, sur la gestion des fonds PetroCaribe..
Le mardi 5 décembre 2017, à l’initiative du Collectif du 4 décembre 2013, supporté par différentes organisations, des milliers de personnes ont défilé, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, contre la corruption et contre l’impunité en Haïti.
Jilap appelle chacune et chacun à prendre conscience et à rassembler leurs forces, pour combattre la corruption et l’impunité dans la société en Haïti.
Elle demande aux pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif d’appliquer les prescrits de la Constitution, les lois et les accords internationaux, afin de combattre la corruption et l’impunité sur le territoire national.
La Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce/Jilap) les exhorte aussi à réformer le système judiciaire du pays, de manière à le rendre indépendant des autres pouvoirs de l’Etat, et à renforcer les capacités des institutions de contrôle, comme l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) ainsi que la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/Ca).
De telles dispositions devraient favoriser les actions, appropriées et en toute indépendance, de ces institutions, face aux corrupteurs et aux corrompus, souhaite Jilap. [nc emb rc apr 06/12/2017 14:40]