P-au-P, 04 déc. 2017 [AlterPresse] --- Le Collectif du 4 décembre 2013 confirme le déroulement, ce mardi 5 décembre 2017, d’une marche dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, contre le système de corruption existant en Haïti.
« Non à la corruption et à l’impunité, oui à notre dignité de peuple ! » : tel est le mot d’ordre, retenu pour la marche « pacifique et citoyenne » qui devrait aboutir devant le parlement haïtien.
Cette marche entend inviter toutes les citoyennes et tous les citoyens à faire entendre leurs voix contre la corruption, que le Collectif compare aux boulettes de canon qu’on attachait aux chevilles des esclaves, avant l’indépendance nationale.
Haïti sera toujours à la traîne, nous ne pourrons jamais évoluer, tant que nous n’aurons pas démoli ce système.
« C’est pour cela qu’il nous faut casser ces chaines », déclare , dans une interview accordée à AlterPresse, Jean-Robert Argant, le coordonnateur du Collectif du 4 décembre 2013.
Le Collectif du 4 décembre 2013 ne compte pas juger, ni condamner une personne dans le cadre d’un dossier en particulier.
« C’est au système de corruption, que nous voulons nous attaquer », martèle-t-il.
Pour sa part, le parti politique Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion) encourage à maintenir la mobilisation anti-corruption, jusqu’au samedi 9 décembre 2017, journée internationale de lutte contre la corruption
Dans une note, en date du dimanche 3 décembre, transmise à AlterPresse, le parti Fusion appelle à une mobilisation durable (manch long) contre tous « les voleurs des fonds PetroCaribe », ainsi que contre la corruption, qui empêche le développement d’Haïti et la création d’emplois.
De nombreuses organisations et personnalités sont parties prenantes de la marche prévue le 5 décembre 2017.
Pour cette marche, le Collectif du 4 décembre 2013 s’est allié à Revèy Sitwayen, une organisation de la société civile.
Plusieurs autres institutions et organisations se sont déjà jointes à cette initiative : le Centre œcuménique des droits humains (Cedh), la Fédération protestante d’Haïti (Fph) ; le secteur vodouisant, le clergé catholique romain, S.O.S Spoliation, l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh), le Front contre la corruption, l’Association haïtienne de droit de l’environnement (Ahden), Jeunesse montante, la Fondation Eric Jean Baptiste, le Mouvement 144, Croisade et Movid, apprend AlterPresse.
Toutes les démarches ont été entreprises, auprès des autorités policières, pour assurer la sécurité de la marche contre la corruption, rassure Argant.
Récemment, la commission spéciale du sénat, chargée d’enquêter sur la gestion des fonds PetroCaribe, a publié son rapport, qui a épinglé plusieurs hauts fonctionnaires de l’Etat dans le dossier de corruption.
Il s’agit, entre autres, de Laurent Salvador Lamothe - ancien premier ministre (du 16 mai 2012 - 14 décembre 2014), ex-titulaire du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce, 6 août 2012 - 14 décembre 2014), ex-titulaire du Ministère des affaires étrangères et des cultes (Maec, 24 octobre 2011 - 6 août 2012) -, Wilson Laleau - ancien titulaire du Ministère de l’économie et des finances (Mef, 18 janvier 2015- 23 mars 2016, précédemment 11 avril 2013 - 2 avril 2014), et ancien titulaire du Ministère du commerce et de l’industrie (Mci, 18 octobre 2011 - 18 janvier 2015) - et Stéphanie Balmir Villedrouin - ancienne titulaire du Ministère du tourisme et des industries créatives (2 avril 2014 - 23 mars 2016), ancienne titulaire du Ministère du tourisme (20 octobre 2011 - 2 avril 2014) - , sous l’ancienne administration de Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016). [rjl emb gp apr 04/12/2017 13:30]