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Haïti-Politique : Parallèlement à la marche contre la corruption, le sénateur Antonio Chéramy dénonce à nouveau le blocage au sénat sur le rapport PetroCaribe

P-au-P, 05 déc. 2017 [AlterPresse] --- Le sénateur Antonio Chéramy revient sur le blocage, au sénat, de la séance autour du rapport de la Commission sénatoriale d’enquête sur la gestion des fonds du programme PetroCaribe, qu’il dénonce à nouveau, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

Il a réagi parallèlement à la marche contre la corruption, tenue ce 5 décembre 2017, à Port-au-Prince, à l’initiative du Collectif du 4 décembre 2013. Des membres et sympathisants de plusieurs organisations de la société civile ont défilé dans les rues de Port-au-Prince, capitale d’Haïti.

Une séance sur le rapport PetroCaribe, discontinuée au sénat le mardi 14 novembre 2017, n’a pas eu lieu, comme prévu, le jeudi 30 novembre 2017.

« Ce sont les mêmes personnes, qui dénoncent le rapport, qui organisent des conférences de presse, y amènent des partisans pour venir les applaudir, qui font tout pour que les séances n’aient pas lieu », révèle Chéramy.

« Si la majorité présidentielle voulait la tenue de la séance (du 30 novembre 2017), elle aurait lieu. (…) Je ne sais pas ce qui la motive, mais on voit clairement que la majorité dirigeante au sénat n’est pas pour une séance sur le rapport PetroCaribe ».

Le sénateur de l’Ouest se dit prêt à aller jusqu’au bout, pour que lumière soit faite sur la dilapidation des fonds PetroCaribe, et appelle également la population à se mette debout pour exiger des explications sur le sujet.

Il y a également matière à enquêter sur les véritables causes de la mort de l’ancien directeur du Fonds d’assistance économique et social (Faes), Klaus Eberwein, dont le nom est lié à certaines dépenses du fonds en question.

Eberwein a été retrouvé mort, le 12 juillet 2017, dans une chambre d’hôtel, à Miami (États-Unis d’Amérique).

Plusieurs personnalités, dont deux anciens ministres, des ministres ainsi que des représentants de firmes internationales sont épinglés, dans le cadre de ce rapport d’enquête sénatoriale sur l’utilisation des fonds PetroCaribe, qui laisse une dette de deux milliards de dollars d’Haïti envers la république vénézuélienne.

Plusieurs anciens hauts fonctionnaires, indexés dans ce dossier, ont déjà dénoncé le rapport, truffé, selon eux, de « mensonges et fausses allégations ».

Il s’agit de Laurent Salvador Lamothe - ancien premier ministre (16 mai 2012 - 14 décembre 2014), ex-titulaire du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce, 6 août 2012 - 14 décembre 2014), ex-titulaire du Ministère des affaires étrangères et des cultes (Maec, 24 octobre 2011 - 6 août 2012) -, Wilson Laleau - ancien titulaire du Ministère de l’économie et des finances (Mef, 18 janvier 2015- 23 mars 2016, précédemment 11 avril 2013 - 2 avril 2014), et ancien titulaire du Ministère du commerce et de l’industrie (Mci, 18 octobre 2011 - 18 janvier 2015) - et Stéphanie Balmir Villedrouin - ancienne titulaire du Ministère du tourisme et des industries créatives (2 avril 2014 - 23 mars 2016), ancienne titulaire du Ministère du tourisme (20 octobre 2011 - 2 avril 2014) - , sous l’ancienne administration de Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016).

Certains sénateurs, proches du pouvoir, avaient demandé un délai de six mois avant la programmation de la séance du 30 novembre ratée, le temps pour eux de prendre connaissance du contenu du rapport, véritable sujet de débats et de controverses depuis sa publication par la commission spéciale chargée d’enquêter sur la dépense du fonds PetroCaribe, dirigée par le sénateur Evalière Beauplan. [rjl emb apr 05/12/2017 10:50]