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Haïti-Politique : Le pouvoir et l’opposition invités par cinq organismes de droits humains à faire preuve de bonne foi dans cette conjoncture de crise

Actualisation à 18:30

P-au-P, 27 nov. 2017 [AlterPresse] --- Cinq organisations et réseaux de défense de droits humains appellent le pouvoir et l’opposition à faire preuve de bonne foi, en vue de résoudre les problèmes politiques, qui affectent le pays, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Ces organisations [1] expriment leurs préoccupations par rapport aux États généraux sectoriels de la nation, annoncés, dans le contexte actuel, par le président de la république, Jovenel Moïse.

Ces États généraux exigent des préalables méthodologiques, académiques et une volonté politique de les réaliser. Ils ne sauraient être réduits à des rencontres au palais national ou ailleurs, réagissent ces organisations, dans une lettre adressée à Wilson Laleau, chef de cabinet du président Jovenel Moïse, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Le secteur des droits humains a été convié à une rencontre, au palais national, le lundi 27 novembre 2017, autour de la conjoncture actuelle du pays et de la préparation des États généraux sectoriels de la nation.

Un vrai dialogue national devrait précéder les États généraux, qu’ils soient sectoriels, régionaux ou autres. Ce dialogue serait un préalable pour répondre aux questions : où en sommes-nous ? Pourquoi ? quel mécanisme doit-on mettre en place pour réaliser cette conférence et quelle sera sa finalité ?, estiment ces organisations et réseaux de défense de droits humains en Haïti

« La conférence nationale permettrait de définir le projet de société, qui devra être matérialisé, dans un cadre programmatique, à partir des États généraux », soulignent-elles.

Les protagonistes, l’exécutif et l’opposition, doivent, selon les organisations et réseaux de droits humains, avoir la volonté de concrétiser ce dialogue. Sinon, ce sera une rencontre de plus au palais national.

Cette volonté suppose des sacrifices, de part et d’autre.

La présidence est la première institution, qui doit donner le signal, en vue de matérialiser ce dialogue à la construction d’un Etat, dans lequel chaque homme, chaque femme et chaque enfant se retrouveraient.

Ce signal pourrait aussi se traduire dans un engagement historique, pour résoudre les irritants, qui sont, entres autres, la corruption, la vassalisation des institutions, le budget 2017-2018 et la formation du Conseil électoral permanent (Cep).

Les organisations et réseaux de droits humains appellent également Jovenel Moïse à faire preuve de bonne foi, en considérant l’opposition, qui, à son tour, devra assumer ses responsabilités historiques.

Depuis plusieurs mois, des mouvements de protestations de l’opposition se multiplient, à rythmes réguliers, dans le pays, pour exiger le retrait du budget controversé 2017-2018 et le départ du de Jovenl Moïse de la présidence en Haïti.

L’opposition politique a pour devoir de prouver sa bonne foi et de se montrer prête à observer une période de trêve, qui serait un acte objectif, soulignent les organisations et réseaux de défense des droits humains, signataires de cette lettre ouverte.

Le dialogue, la conférence et les Etats généraux ne devraient pas être l’apanage d’un président. Toutefois, celui-ci doit donner le ton en créant les conditions politiques, institutionnelles et juridiques, nécessaires à la tenue de ces assises, qui ne sauraient être un défilé ou une réception.

Depuis quelque temps, le président de la république, Jovenel Moise, entreprend des rencontres avec divers secteurs clés de la société, apparemment dans l’objectif de poser les bases des États généraux sectoriels, selon la présidence.

Des rencontres ont eu lieu avec des associations syndicales, paysannes, différentes confessions religieuses, associations des patrons de médias, médicales et des économistes.

La semaine écoulée, Jovenel Moïse s’est entretenu avec des représentants de la Société haïtienne d’histoire et de géographie, l’Association haïtienne des économistes, des membres leaders syndicaux et une délégation de la Grande Loge d’Haïti. [bd emb gp apr 27/11/2017 15:15]


[1Ces organisations sont le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), la Commission de l’église catholique romaine justice et paix (Ce-jilap) et le Centre œcuménique des droits humains (Cedh)