P-au-P, 25 nov. 2017 [AlterPresse] --- 782 femmes et filles ont été victimes de viols, dans l’Ouest et la Grande-Anse, pour la période allant de janvier 2016 à octobre 2017, selon un décompte de la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), lors d’une causerie, ce vendredi 24 novembre 2017, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
140 cas de viols dans l’Ouest et 31 autres cas dans la Grande-Anse, concernent des mineures, rapporte la Sofa, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes, prévue ce 25 novembre 2017.
Les femmes et fillettes sont victimes de plusieurs formes de violences, notamment conjugales et familiales, souligne la Sofa.
La Sofa dénombre un total de 486 cas d’irresponsabilité paternelle, considérés comme une forme de violence à caractère économique.
Elle déplore un manque d’accès au certificat médical, relatif aux viols subis par les femmes et filles, le mauvais traitement subi dans les services d’accueil de santé et de justice ainsi que la banalisation de certaines formes de violences faites aux femmes,
Ces facteurs de blocage empêchent les femmes et filles, victimes de violences, d’obtenir justice, fustige la Sofa.
Elle encourage l’État haïtien, particulièrement le Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), à adopter une politique globale, qui prend en compte les multiples facteurs à la base de ces violences.
Elle souhaite la mise en place d’un programme de protection pour les mineures victimes d’inceste, l’accompagnement des mères victimes de violences et la mise à disposition d’un montant, dans le budget national, pour accompagner les victimes.
Face à la violence faite aux femmes, qui constitue, selon la Sofa, une problématique structurelle et multidimensionnelle, elle appelle tous les secteurs à se responsabiliser, de manière à apporter des réponses concrètes et durables aux multiples besoins des femmes.
Lors d’une rencontre d’échanges, pour marquer ses trente (30) ans de lutte contre la violence faite aux femmes dans la société haïtienne, la Sofa a demandé à l’État d’agir, de manière à garantir les droits des femmes victimes et mettre à disposition des ressources humaines et financières, capables de les aider dans leurs démarches judiciaires, .
À cette occasion, une plaque d’honneur a été décernée à la militante féministe Olga Benoit, pour sa contribution à la lutte contre la violence à l’égard des femmes. [la emb apr 25/11/2017 06 :10]