Correspondance Wedlyne Jacques
Cap-Haïtien, 16 nov. 2017 [AlterPresse] --- Les manifestations de lycéennes et de lycéens ainsi que la grève des enseignantes et enseignants continuent de paralyser les activités dans les écoles publiques, au Cap-Haïtien (Nord), observe l’agence en ligne AlterPresse.
Le mercredi 15 novembre 2017, plusieurs centaines de manifestantes et manifestants, particulièrement des écolières et écoliers en uniforme, ont regagné les rues du Cap-Haitien, pour une troisième fois, depuis le lundi 13 novembre 2017, en raison de l’absence de professeurs dans les salles de classes. Une grève enseignante, qui perturbe les activités scolaires depuis plus d’une semaine.
Issus des lycées Philippe Guerrier, Toussaint Louverture, Dutty Boukman, Boisrond Tonnerre, François Capois, Lycée des jeunes filles, ces élèves manifestants se disent très déterminés à tenir le flambeau de la mobilisation, jusqu’à ce que les enseignantes et enseignants regagnent les salles de classe.
Ils menacent de gagner les rues, de nouveau, le samedi 18 novembre 2017, en vue de faire échec aux activités de souvenir de la bataille de Vertières (18 novembre 1803), qui doivent avoir lieu au Cap-Haitien, comme annoncé par le président de la république Jovenel Moïse, lors de son passage dans la ville, le samedi 11 novembre 2017.
La circulation automobile a été paralysée, le mercredi 15 novembre 2017, par le mouvement des élèves protestataires, qui ont barricadé les principales entrées de la ville du Cap-Haïtien.
Les véhicules ont été bloqués au niveau de la Barrière Bouteille (entrée sud de la ville), du rond-point de Samarie, notamment la route menant vers l’aéroport international du Cap-Haïtien (à l’est de la commune).
De leur côté, les professeurs grévistes exigent, des responsables du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), le paiement d’arriérés de traitements, la nomination des contractuelles et contractuels, le respect du contrat au titre du Programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire (Psugo).
Deux responsables des syndicats enseignants du Nord ont été arrêtés et bastonnés par la Police nationale d’Haïti (Pnh), dans le cadre d’un sit-in organisé, la semaine dernière, devant la direction départementale du Menfp.
Face aux tentatives, par la Pnh, de dispersion, à l’aide de gaz lacrymogènes, de plusieurs manifestations de lycéennes et lycéens, les protestataires ont, à chaque fois, riposté par des jets de pierres et bouteilles.
Le Menfp demande aux enseignantes et enseignants grévistes, dans les lycées au Cap-Haïtien, de faire preuve de compréhension et de patience, vu la mise en branle du processus de leur intégration, dans un communiqué en date du 13 novembre 2017, transmis à AlterPresse.
Le Menfp se dit alarmé par les mouvements de grève des enseignantes et enseignants, ainsi que par les manifestations spontanées des élèves, qui affectent le fonctionnement de lycées au Cap-Haïtien.
La Direction des ressources humaines du Menfp s’activerait pour la finalisation des dossiers des enseignantes et enseignants, à transmettre au bureau du premier ministre pour approbation, avance le Menfp, tout en réaffirmant ses engagements pour régulariser la situation des enseignantes et enseignants en salles de classe, non détentrices et non détenteurs de lettres de nomination.
Le Menfp invite toutes les enseignantes et tous les enseignants concernés à poursuivre l’encadrement des élèves et éviter les mouvements de grève systématiques, qui risquent d’avoir de graves conséquences sur la performance des élèves aux examens d’Etat. [wj la emb rc apr 16/11/2017 10:10]