P-au-P, 14 nov. 2017 [AlterPresse] --- La Solidarité haïtienne de défense des droits humains (Sohddh) dénonce les bastonnades, commises contre des marchandes et marchands, par des agents de maries, pour freiner l’installation de petits marchés sur les trottoirs, dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince.
Jeter les produits des petites commerçantes et petits commerçants n’est pas la solution pour contrecarrer l’installation de marchés sur les trottoirs, condamne la Sohddh, dans une note, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Les marchandes et marchands en Haïti utilisent, très souvent, les trottoirs pour exposer leurs produits.
Les mairies des communes, comme Pétionville (est), Delmas et Croix-des-Bouquets (nord-est) emploient des agents de brigades pour déguerpir les marchandes et marchands, qui utilisent les trottoirs comme espaces de vente.
Ces brigades utilisent différents moyens, comme bastonnades et saisies de produits (en les dispersant çà et là) des vendeuses et vendeurs, pour les forcer à se plier à l’interdiction d’encombrer les rues.
Les contrevenantes et contrevenants arrêtés sont contraints de verser une amende d’environ 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 80.0à gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui)
« Aucun texte de loi n’autorise la bastonnade d’une citoyenne / d’un citoyen. Il s’agit d’une atteinte grave à l’intégrité physique de la personne », soutient la Sohddh.
Les trottoirs ne doivent pas devenir de véritables marchés, mais aussi les bastonnades et les saisies des produits (en les dispersant çà et là) des commerçantes et commerçants ne constituent pas une solution pour contrecarrer cette pratique, qui, d’ailleurs, représente une source de revenus pour les vendeuses et vendeurs, estime-t-elle.
La Sohddh se dit profondément alarmée par cette situation, qui, depuis quelques temps, se développe au niveau de certaines villes du pays et met en péril la vie de plusieurs marchandes et marchands.
Des dizaines de marchandes et marchands ont manifesté, le 14 juillet 2017, dans les rues de Pétionville, pour réclamer justice et réparation pour un bouquiniste, tué, le 13 juillet 2017, par un agent de la mairie de cette commune.
Un autre incident a eu lieu le vendredi 3 novembre 2017, lorsqu’un un jeune homme, fils d’une marchande, a été tué par balles, provenant d’une arme que détiendrait un agent de la mairie de Delmas, lors d’une opération de déguerpissements forcés, effectués au niveau de Delmas 65. [la emb rc apr 14/11/2017 13:18]