Cornillon / Grand Bois (Haïti), 10 nov. 2017 [AlterPresse] --- D’importantes pluies, enregistrées le jeudi 9 novembre 2017, des deux côtés de la frontière entre Haïti et la République Dominicaine, auraient dissuadé, voire calmé les ardeurs des militaires dominicains, en les empêchant d’aller mettre à exécution les menaces d’irruption sur des terres à la frontière de Cornillon/Grand Bois (dans le département de l’Ouest), apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Des militaires dominicains de La Descubierta et de Neyba envisageaient d’aller détruire, le jeudi 9 novembre 2017, des clôtures de jardins, appartenant à des paysans haïtiens se trouvant dans cette zone. Accompagnés de civils dominicains, qui se réclament propriétaires des portions occupées par les paysans haïtiens, ils auraient exigé la restitution, dans l’immédiat, de ces portions de terre.
Cet éventuel accaparement de terres, qui se trouveraient en territoire d’Haïti, pourrait provoquer un conflit terrien, au niveau de la lisière qui sépare Haïti de la République Dominicaine, craint la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Contacté par AlterPresse, le Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales(Mict) en Haïti indique ne pas disposer d’informations sur le conflit terrien, qui risque de provoquer des remous sur la frontière de Cornillon / Grand Bois avec La Descubierta / Neyba.
Le Conseil d’administration de la section communale de Boukan Bwa Pen, première section communale de Cornillon / Grand Bois, qui a confirmé la menace, affirme avoir déjà contacté d’autres instances à ce sujet, notamment la Mairie de Cornillon/Grand Bois, la délégation départementale de l’Ouest ainsi que la députée de la commune Raymonde Rival.
De leur côté, les paysans, qui cultivent de la banane et du pois, depuis des années sur ces terres, déclarent en être les héritiers de leurs parents, qui l’étaient de leurs arrière-grands-parents. Ils entendent se mobiliser contre d’éventuelles manœuvres des militaires dominicains.
Pour la plateforme Garr, la gestion de bornes, au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine, ne peut pas être laissée aux mains des membres de Casec et d’Assemblées de sections communales (Asec), ni même des autorités municipales. Cela relève directement du rapport binational entre les deux États, qui partagent l’Île d’Haïti, estime .
La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés exhorte le gouvernement haïtien à intervenir rapidement dans ce dossier, pour éviter que les compatriotes haïtiens soient victimes d’actes de violence de la part de militaires dominicains à la frontière de Cornillon/Grand Bois. [rc apr 10/11/2017 16:00]