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Haïti-Rép. Dom. : Des militaires dominicains menacent de faire irruption sur des terres à la frontière de Cornillon/Grand Bois

P-au-P, 09 nov. 2017 [AlterPresse] --- Des militaires dominicains voudraient occuper des terres à la frontière de Cornillon/Grand Bois (dans le département de l’Ouest), rapporte la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), dans une note en date du mercredi 8 novembre 2017, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Cet éventuel accaparement de terres, qui se trouveraient en territoire d’Haïti, pourrait provoquer un conflit terrien, au niveau de la lisière qui sépare Haïti de la République Dominicaine, craint la plateforme Garr.

Des militaires dominicains de La Descubierta et de Neyba ont annoncé être sur le point d’aller détruire, ce jeudi 9 novembre 2017, des clôtures de jardins, appartenant à des paysans haïtiens se trouvant dans cette zone.

Accompagnés de civils dominicains, qui se réclament propriétaires des portions occupées par les paysans haïtiens, les militaires,dominicains auraient exigé la restitution, dans l’immédiat, de ces portions de terre.

Cette information a été confirmée par Wilfrid Guerrier, membre du Conseil d’administration de la section communale (Casec) de Boukan Bwa Pen, première section communale de Cornillon/Grand Bois, après une rencontre, le jeudi 19 octobre 2017, avec une délégation de 16 personnes, en majorité des militaires dominicains.

« Si je n’enlève pas les clôtures pour restituer les terres occupées, ils viendront eux-mêmes les enlever, ont menacé les militaires dominicains. Toutefois, s’il faut restituer, à moi seul, je ne peux pas prendre une telle décision », a confié Guerrier à la plateforme Garr.

Le Conseil d’administration de la section communale de Boukan Bwa Pen affirme avoir déjà contacté d’autres instances à ce sujet, notamment la Mairie de Cornillon/Grand Bois, la délégation départementale de l’Ouest ainsi que la députée de la commune Raymonde Rival.

Les paysans, qui cultivent de la banane et du pois, depuis des années sur ces terres, déclarent en être les héritiers de leurs parents, qui l’étaient de leurs arrière-grands-parents, entendent se mobiliser contre d’éventuelles manœuvres des militaires dominicains, annoncées pour ce 9 novembre 2017.

La plateforme Garr encourage les autorités et les communautés locales de Cornillon/Grand-Bois à poursuivre le dialogue, afin de résoudre pacifiquement ce conflit terrien.

La gestion de bornes, au niveau de la frontière haitiano-dominicaine, ne peut pas être laissée aux mains des membres de Casec et d’Assemblées de sections communales (Asec), ni même des autorités municipales. Cela relève directement du rapport binational entre les deux États, qui partagent l’Île.d’Haïti, estime la plateforme Garr.

Le gouvernement haïtien, en particulier les instances concernées, doit intervenir rapidement dans ce dossier, pour éviter que les compatriotes haïtiens soient victimes des actes de violence de la part de militaires dominicains à la frontière de Cornillon/Grand Bois, exhorte la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés. [la emb rc apr 09/11/2017 10:00]