Español English French Kwéyol

Haïti : La justice, pierre angulaire de l’État de droit, selon des militants de droits humains

P-au-P., 18 févr. 05, [AlterPresse] --- Le directeur du Centre œcuménique des Doits Humains (CEDH), Jean Claude Bajeux a prôné ce 17 février « la soumission » de tous à la loi en vue de l’établissement d’un Etat de droit en Haïti.

Intervenant à une table ronde organisée par la Fondation Connaissances et Liberté (FOKAL) sur le thème « le rôle de la justice dans le processus de paix des pays post- conflits », Bajeux a souligné que « dans un Etat de droit, l’obligation vis-à -vis des lois et des droits concerne aussi bien les gouvernants que les gouvernés. La soumission à la loi est réciproque, et suppose que tous les citoyens l’ont accepté et que les contrevenants soient punis même s’ils sont cousins du roi » a-t-il poursuivi.

En ce qui concerne la situation générale du pays, a dit Bajeux, il y a des choix à faire maintenant. « Pour pouvoir transiter, il faut accepter le prix à payer, il faut aussi un accord sur les règles de la vie commune, définir un point d’arriverÂ…, il faut cesser de nous faire croire que le pouvoir est un privilège », a-t-il précisé.

Danièle Magloire, membre démissionnaire du Conseil des Sages, a, quant à elle, exposé les différents cas de violations des droits des femmes, durant la période du coup d’état militaire de 1991 à 1994. « Le viole a été utilisé comme arme politique pendant cette période et les agressions ont été instrumentalisées pour maintenir les femmes hors du champs politique, pour semer la terreur et pour frapper les hommes proches des victimes » a déclaré Magloire.

Elle a fait savoir qu’au lendemain du coup d’Etat, une cinquantaine de dossiers déposés au Ministère de la justice, au bureau du premier ministre, et au Ministère à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme, sont restés sans suites légales.

Les organisations de défense des droits humains n’ont pas été très actives lorsque les organisations des femmes ont conduit les plaidoyers sur les violences faites aux femmes, a déploré Danielle Magloire. Une attitude qui traduit, selon elle, une non-reconnaissance des droits des femmes en tant que droits de la personne.

L’experte internationale des droits des enfants, Renate Winter, qui participait également à cette table ronde, a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des structures adéquates pour administrer la justice. Selon elle, la justice dépend du fonctionnement de l’Etat de droit.

Parmi les personnalités qui ont assisté à cette table ronde, on a noté la présence de Nathalia Maria Springer, consultant à Genève pour le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et conseillère de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et Louis Nkopipie, conseiller technique chargé de la composante renforcement du système judiciaire du Programme des Nations Unies pour le Développement. [fl gp apr 18/02/2005 00:15]