P-au-P, 31 oct. 2017 [AlterPresse] --- L’attaque des agents de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid) contre la population de Lilavois (une agglomération de Bon Repos, au nord de la capitale Port-au-Prince) serait comparable à « un acte terroriste », tant dans sa méthode que dans ses résultats, selon l’Observatoire haïtien des droits humains (Ohdh).
Suite à l’assassinat, par des bandits armés circulant à motos à Lilavois 39, de l’agent de la Boid Wadson Jean, le jeudi 12 octobre 2017, ses frères d’armes ont attaqué par vengeance la population civile de la zone, rappelle l’Ohdh, dans un rapport d’enquête en date du vendredi 27 octobre et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les agents de cette unité très critiquée de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont tué plusieurs riverains, incendié plus d’une dizaine de maisons et commerces, brûlé des voitures et des motocyclettes, rapporte l’organisation.
Beaucoup de personnes, dont des enfants sont portées disparues après leur arrestation depuis le même jour.
Des bastonnades et brutalités sur des dizaines de jeunes ainsi qu’un nombre indéterminé d’arrestations dont celles de beaucoup de jeunes femmes qui n’ont absolument rien à voir avec les gens qui ont assassiné Wadson Jean, ont été enregistrés, lors de cette opération assimilable à un « terrorisme policier », dénonce l’Observatoire haïtien des droits humains.
Il dit confirmer l’exécution de Pierre Paul Dorsainvil, un chauffeur de l’entreprise « Euro Blocs », arrêté par les agents de la Boid pendant l’attaque.
Son corps sans vie a été retrouvé à morne Blanc, criblé de balles, selon les riverains.
Cette information a été confirmée par l’un des responsables de l’usine « Euro Blocs ».
Cette attaque « criminelle, injuste et injustifiée » aurait de graves conséquences sur la vie et les activités des gens vivant dans cette zone, indique l’Ohdh.
L’opération policière a aussi entraîné des violations graves des droits civils et économiques des victimes, du droit des enfants ainsi que de celui des handicapés, souligne-t-il.
Il appelle la Pnh à ouvrir une enquête administrative au sein de la Pnh aux fins d’identifier les agents impliqués dans cette attaque ternissant davantage l’image de l’institution.
L’organisme de défense des droits humains exhorte à ouvrir une enquête judiciaire contre les agents impliqués dans cette attaque, y compris le donneur d’ordre aux fins de poursuites pénales contre les auteurs de ces crimes.
Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) avait réclamé une enquête sur l’« expédition punitive et aveugle » de la Boid, à Lilavois. [bd emb gp apr 31/10/2017 10 :40]