Par Betty Désir
P-au-P, 26 oct.2017 [AlterPresse] --- Le vice-recteur aux affaires académiques de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), Hérold Toussaint, appelle le Conseil de l’Ueh à une médiation pour résoudre la crise qui secoue l’institution.
Toussaint demande au Conseil exécutif d’assumer lucidement sa responsabilité, lors d’une conférence de presse, le jeudi 26 octobre 2017, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Cette conférence s’est déroulée autour du thème « conflits à l’Ueh et crise politique en Haïti : Urgence de la médiation ».
« Nous avons besoin d’un médiateur ou d’une médiatrice neutre, impartiale. Si le conseil refuse de prendre le chemin de la médiation, la vie universitaire sera banalisée dans l’espace public », souligne le vice-recteur aux affaires académiques de l’Ueh.
Il estime qu’il est inhumain de faire de l’Ueh un espace de marchandage politique et de manipulation malsaine.
La non synchronisation des actions du recteur et des vice-recteurs aurait « des effets néfastes sur la santé académique et la vie des étudiantes et étudiants », prévient-il.
Il exhorte également le Conseil de l’Ueh à allumer la bougie de la réconciliation.
Il n’existe pas de vie académique à l’Ueh, frappée par un grand malaise. Trois des 11 entités de l’Ueh sont fermées, déplore le professeur de l’Université.
« La vie estudiantine est tiède, la culture du désespoir habite les étudiants, les conditions de vie du corps professoral laissent à désirer, le personnel administratif vit des jours sombres, l’avenir de la science est hypothéquée et des désaccords énormes déchirent le Conseil exécutif composé d’un recteur et de deux vice-recteurs », constate Toussaint.
De plus, l’Université d’Etat d’Haïti n’arrive pas à réaliser sa mission de « contribuer à l’enrichissement du patrimoine culturel, intellectuel et scientifique de la communauté universelle », critique-t-il.
Il y a un dialogue de sourds-muets au sein du Conseil exécutif de l’Ueh, composé de 36 membres dont ceux du rectorat, de 11 représentants des doyens, de 11 représentants de professeurs et de 11 représentants des étudiants.
Depuis plus d’un an, les membres du conseil ne travaillent pas en harmonie. Le Conseil exécutif n’a pas su jouer son rôle dans les dissensions existantes au sein du rectorat alors qu’il est l’organe suprême d’orientation, de contrôle et d’arbitrage de l’Ueh.
Le professeur d’Université Roland Bélizaire avait également proposé, pour résoudre la crise de l’Ueh, la mise en place d’une vraie commission indépendante de médiation.
Cette commission pourrait être composée de personnalités qui ne soient ni professeurs, ni consultants, ni du personnel administratif de l’Ueh.
Actuellement, les activités sont paralysées dans plusieurs entités de l’Ueh, dont l’École normale supérieure (Ens) et la faculté d’ethnologie (Fe) alors que celles de la Faculté des sciences humaines (Fasch) commencent à reprendre petit à petit.
La faculté d’ethnologie a fermé ses portes, suite à un mouvement de protestations violentes de plusieurs étudiants, au cours duquel, l’étudiant John Rock Gourgueder Jean a été renversé le lundi 12 juin 2017, dans l’enceinte de la Fe, par le véhicule du doyen de la Fe, Jean Yves Blot. [bd emb gp apr 26/10/2017 15:30]