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Haïti-Politique : Des interdictions de départ contre des anciens ministres Camille Edouard Junior et Yves Romain Bastien

Camille Edouard Junior dénonce une "revanche"

P-au-P, 26 oct. 2017 [AlterPresse] --- Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Clamé Ocname Daméus, requiert au directeur du service de l’immigration et émigration de passer des instructions nécessaires pour que les nommés Yves Romain Bastien et Camille Edouard Junior soient interdits de quitter le pays par les voies aériennes, maritimes et terrestres, dans des correspondances.

Camille Edouard Junior et Yves Romain Bastien ont été, respectivement, ministres de la justice et de la sécurité publique, de l’économie et des finances sous l’administration de l’ancien chef d’État, Jocelerme Privert (février 2016-février 2017).

Camille Edouard Junior, qui affirme avoir appris cette mesure comme tout le monde via les réseaux sociaux, dit condamner avec véhémence toute tentative visant à le priver de sa liberté de circulation, selon un article du journal Le nouvelliste, consulté par AlterPresse.

« J’avais renvoyé le commissaire du gouvernement pour détournement du corps du délit, il prend sa revanche m’interdisant de quitter Haïti », rapporte le journal citant Camille Edouard Junior.

L’autre concerné par cette décision, Bastien a déclaré que le commissaire du gouvernement violait l’article 24 de la Constitution, « sa décision est illégale et il n’a pas compétence pour juger l’action d’un ministre dans le cadre de ses fonctions ».

« La présidence rejette d’un revers de main toutes les accusations de son implication dans ce dossier », réagit le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, Interrogé, par Le nouvelliste sur le sujet.

Yves Romain Bastien et Camille Edouard Junior étaient tous deux ministres quand l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) avait produit un rapport faisant état de transactions financières, suspectes ou douteuses de Jovenel Moïse, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013.

Ce rapport a été acheminé, pour les suites utiles, aux autorités compétentes, dont le Parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, « conformément à l’article 35 de la Loi du 11 novembre 2013, relative au blanchiment et au financement du terrorisme » [la emb gp apr 26/10/2017 13:50].